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Une fertilisation constante permet les rendements les plus intéressants

La période de sécheresse que nous connaissons depuis des semaines nous amène à revoir nos façons de travailler pour assurer une meilleure autonomie fourragère et plus de sécurité face aux aléas climatiques fréquents. Parmi les points essentiels qui permettent une bonne santé des prairies se trouve la fertilisation potassique.

Temps de lecture : 3 min

Quid du potassium?

Le potassium est un élément minéral majeur retrouvé dans les sols ainsi que dans les végétaux dont les rôles sont multiples :

- renforce les parois cellulaires

- augmente la résistance à la sécheresse

- augmente la résistance face au gel

- augmente la résistance aux maladies

En Wallonie, les prairies sont généralement bien pourvues en potassium hormis en Haute Ardenne ainsi qu'en région jurassique où les teneurs sont sous les 10 mg/100g de sol sec. En terres de cultures, les sols sont assez bien pourvus. Idéalement, les teneurs en potassium doivent se situer aux alentours de 20 mg/100g de sol sec pour assurer une bonne assimilation par le couvert en place. Une faible fertilisation en potassium entraîne, entre autres, une baisse de la présence des légumineuses ainsi qu'une fragilité du couvert face à la sécheresse, donnant un aspect «brûlé» à la prairie.

Le rapport K/Mg : dans les sols, le rapport entre le potassium et de magnésium doit se situer autour de 2, soit 2 fois plus de K que de Mg. Souvent, les teneurs en magnésium sont trop élevées entrainant un rapport K/Mg trop faible. Dans ce cas, la disponibilité du potassium est impactée et des problèmes de cultures peuvent en découler.

Conditions climatiques

Sur la période de janvier 2022 à aujourd'hui, les précipitations sont 30 % inférieures à la moyenne des 10 dernières années. A partir d'avril, les températures permettent un retour de croissance des cultures. Une bonne pluviométrie durant cette période est donc cruciale pour assurer une bonne production. La pluviométrie d'avril à juin a été inférieure aux normales de saison mais a tout de même permis d'assurer des premières coupes suffisantes. Cependant depuis mi-juin, le manque de précipitation aura un impact non négligeable sur les rendements à venir (cf. Graph. 1).

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L’essai potasse

du Centre de Michamps

Initialement cet essai, mis en place en 1984, avait pour but de comparer les effets de la suppression de la fertilisation potassique.

Les objets fertilisés recevaient 200 unités de potasse par an et par hectare à l'inverse des autres objets qui ne recevaient aucune fertilisation potassique.

Depuis 2010 jusqu’à aujourd’hui, les bandes de prairies appauvries ont été réenrichies avec différentes doses de potassium (100 à 400 unités de potasse/ha/an) alors que les bandes fertilisées depuis 1984 ont été maintenues avec ce même traitement de 200 unités/ha (Témoin 200 u K2O).

terrain

Analyse de rendements

Le Graphique 2 présente, en fonction des différents traitements, les rendements moyens (coupes 1 et 2) sur les années 2011 à 2021 ainsi que pour les années 2021 et 2022. En moyenne sur les 10 dernières années, les résultats ont montré des rendements inférieurs pour les parcelles ne recevant pas de fertilisation potassique. En 2022, pour ces parcelles non fertilisées, les rendements ont été encore moins importants. Ceci peut s'expliquer par la faiblesse de la prairie face aux vents du nord rencontrés en début de saison, suivis par des périodes sèches à partir de juin. Une fertilisation constante à 200uK permet les rendements les plus intéressants. En cas de carence, il est conseillé d'appliquer une fertilisation de 200 à 400 unités selon le niveau de déficience.

comparaison rendement

Louise Sevrin et Sébastien Cremer

Centre de Michamps

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