la protection des espèces sensibles !
Le jardin offre des lieux où les plantes sont mieux protégées, moins exposées. En fonction de ces emplacements, il est fondamental d’orienter les choix des essences pour limiter les risques de destruction par le froid et diminuer le travail de protection des végétaux. Ce sont des microclimats observables : accumulation de la neige, emplacements où la gelée persiste, secteurs exposés au soleil ou à l’ombre, présence (ou non) de vents dominants (vents du Nord)…
Les végétaux devant passer les saisons froides se préparent, notamment, par le phénomène d’aoûtement. Ceci est vrai pour les végétaux ligneux conservant leur partie aérienne.
Préparer le passage à la saison froide
– les bourgeons des plantes ligneuses sont bien formés et visibles à la perte des feuilles ;
– les conifères présentent un léger changement de coloration ;
– les plantes à feuillage persistant montrent un changement de couleur lié aux périodes de froid, s’accompagnant (occasionnellement) d’un enroulement des feuilles sur elles-mêmes.
Placer les protections
Diverses méthodes de protection
Un voile ou une bâche en plastique transparente tendue protège plusieurs végétaux ou des semis. Dans le cas d’une bâche en plastique, une ouverture doit être prévue pour l’aération. Éviter de poser la protection directement sur les végétaux. Un tunnel en plastique est également utile pour de jeunes semis (au potager).
L’emploi du plastique à bulles protège les troncs des jeunes arbres, des arbustes et des rosiers tiges, des grandes plantes plus exotiques (palmier, bananier…).
Pour la tête des jeunes arbres ou arbustes, utiliser un plastique ou un voile d’hivernage recouvrant le feuillage. Remplir le sac de feuilles mortes ou de paille augmente la protection.
Pour les plantes en bac ou jardinière, entourer de polystyrène pour protéger les racines.
Sur le sol, récupérer les feuilles mortes pour en faire une couverture (paillis).
L’utilisation de branches de pin comme paillis favorise l’accumulation de neige sur les plantes, tout en leur permettant de respirer.
Sans oublier la neige elle-même qui constitue une excellente isolation.
Quelques recommandations
Protéger les essences risquant d’être abîmées par des opérations telles que le déneigement, les chutes de glaçons près des bâtiments ou encore le sablage ou le salage des routes verglacées. Pour ce dernier cas, il est utile d’apposer un écran (clôture) qui protégera la verdure des haies persistantes (conifères) lorsqu’elle se trouve exposée le long d’une route ou d’un trottoir.
Le ligotage (ficelage) des arbustes (y compris résineux longilignes dont les branches auraient tendance à s’écarter) propose une bonne opposition au poids de la neige. Serrer les cordes sans fagoter le végétal, estimer les risques de cassures des branches et utiliser des cordages n’usant pas et ne raclant pas les bois. Attendre que les feuilles soient tombées (dans le cas des végétaux à feuillage caduc). Ligoter les arbustes à feuillage persistant que l’on veut entourer d’une toile de protection.
Les jardineries proposent une gamme de produits destinés à la protection végétale. Des accessoires en frigolite (polystyrène expansé) ou d’autres matériaux synthétiques, en passant par les plastiques à bulles. Effectuer le bon choix, toujours en fonction des végétaux (ou partie des végétaux) à isoler.
Attention, les emballages plastiques (sachets de commerce ou sachets poubelle) ne sont certainement pas les meilleures options pour la protection hivernale.
Quelques exemples de protection
Voici quelques exemples de protection par des toiles ou plastiques.
Les géotextiles
Ce sont des produits tissés, non tissés, ou « tricotés », perméables, fabriqués à base de polymère. Ces toiles s’adaptent à presque toutes les situations. Elles fournissent une isolation thermique et s’utilisent pour la protection contre les vents desséchants, voire les projections salines provenant des voies de circulation. Elles agissent aussi comme tampons lors des baisses de températures hivernales brutales.
Les toiles de mousse de polyuréthane
Certaines toiles se montrent particulièrement utiles pour protéger les rosiers et autres plantes fragiles. Il s’agit de toiles matelassées, constituées d’une épaisseur de 5 mm de mousse de polyuréthane (polyfoam) recouverte de chaque côté d’un plastique blanc opaque. Ces toiles imperméables offrent une très bonne isolation thermique. Il existe une version plastifiée d’un seul côté permettant la protection de certains arbustes à feuillage persistant (les houx, les buis, les rhododendrons…).
Le côté plastifié se place vers le haut, il donne moins de prise à la neige et à la glace.
Les voiles d’hivernage
Ils sont vendus dans les rayons des jardineries et sont à base de polypropylène souple. Ils possèdent une structure aérée laissant passer l’eau ; ce qui offre l’avantage de laisser passer l’humidité et l’air. Ce qui n’est pas le cas lors de l’utilisation de bâches en plastique : la condensation se forme à l’intérieur et le risque de pourriture est grand. Il est possible de placer en contact le voile avec les branches de la plante surtout quand le feuillage n’est pas persistant.
Il est aussi concevable d’utiliser les plastiques à bulles (plastiques entourant les électroménagers).
Enlever la protection
Il est conseillé de la retirer (paillis, toile, pot…) dès que la nature émet des signes de reprise ou lorsque le redoux se manifeste. Une observation s’impose ainsi qu’un certain intérêt pour la météo.
Retirer trop tardivement les protections occasionne une surchauffe, l’apparition de moisissures (de maladies) provoquées par un excès d’humidité, un blanchissement des organes verts non exposés à la lumière et l’installation de petits animaux, insectes au sein même des parties protégées.
Attention, prendre des précautions si le terrain est encore fortement gorgé d’eau en évitant un piétinement important qui provoquerait un compactage néfaste.