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Des échanges scolaires fructueux

avec un lycée agricole d’outre-Quiévrain

Chaque année, l’IPES de Ath et le lycée agricole de Vervins organisent un échange scolaire. Alternativement, les élèves s’en vont une semaine au lycée français pour accueillir leurs homologues du lycée de Thiérache l’année suivante. Une belle occasion pour les élèves de se confronter aux spécificités de l’agriculture de ces deux régions.

Temps de lecture : 5 min

Cette année, les jeunes de Ath sont passés de l’autre côté de la frontière pour en apprendre davantage sur le pôle ovin, réaliser des travaux pratiques, visiter plusieurs bergeries, suivre le circuit de commercialisation des brebis et agneaux, et se transformer pour un instant en « reporters en herbe ». Voici leurs propos !

Un bel accueil à Vervins

Le lycée agricole de Thierache se situe à Fontaine-Les-Vervins, commune rurale du département de l’Aisne dans le nord de la France à plus ou moins 2h de bus d’Ath.

L’une des spécialités de l’école de Vervins étant les ovins, nous souhaitions approfondir nos connaissances dans le domaine, étant donné que cet élevage n’est pas très développé chez nous.

Le Lycée d’Enseignement Général et Technologique Agricole (LEGTA) de Thiérache forme des jeunes de la troisième au BTS, dans les domaines des productions animales, des productions végétales et agroéquipements, de la nature et de l’environnement. Le lycée agricole est proche d’une exploitation qui comprend 60 vaches laitières Prim’Holstein, 300 brebis en label « agneau de qualité », 80 truies en système naisseur-engraisseur. Elle dispose de 30 ha de blé, 12 ha de maïs fourrage, 3 ha d’escourgeon, 8 ha de colza, 8 ha de betteraves sucrières, 3 ha de luzerne, 45 ha de prairies permanentes et temporaires.

Notre séjour à permis de visiter des élevages professionnels qui comptaient plusieurs centaines de brebis. C’est surtout la conduite de leur élevage qui a été abordée avec les bergers : prophylaxie, la lutte, l’agnelage, le système d’exploitation, le rationnement et la commercialisation des agneaux et des bêtes de réforme.

Un élevage « Île de France »

Nous nous sommes donc rendus dans un élevage de 350 brebis de la race Île-de-France qui s’étend sur 150 ha, dont 25 ha de prairies, 30 ha de colza, 9 ha de féveroles, et 66 ha de céréales.

Côté reproduction, une soixantaine de brebis sont inséminées artificiellement tandis que les autres sont réparties en 5 lots et mises à la lutte naturelle en prairie avec un bélier, et ce du mois de mai au 15 juin. On compte quelque 300 brebis pleines ! La grosse majorité des naissances se passent de manière naturelle. Au total, seules 80 agnelles seront gardées pour le renouvellement du troupeau, les mâles, quant à eux, partent tous pour la boucherie. Notons qu’une centaine d’agnelles partiront dans une vente en gros, 30 agnelles iront à la boucherie.

L’éleveur oriente sa sélection de manière à obtenir des femelles assez grandes avec bon bassin et des mâles présentant beaucoup de viande, de la longueur et de bons aplombs.

Au niveau de l’alimentation, les ovins reçoivent pulpes sèches, tourteaux de colza, féverole, escourgeon, paille et foin.

Les ventes d’agneaux (40 kg de poids vif) se tiennent généralement entre les mois de septembre et décembre dans la coopérative du Nord-Est.

Le Gaec Gosset

Située à Montloué dans l’Aisne, la Gaec Gosset est une ferme de polyculture, concentrée majoritairement sur la production d’agneaux de race romane. Une exploitation qui travaille en quasi totale autonomie fourragère. Les aliments destinés à l’élevage ovin sont en effet produits sur place

Les trois éleveurs travaillent en semi-bergerie et préparent la mise à l’herbe pour le mois de mai. La production pour la viande est de trois agnelages en deux ans par brebis. Ils renouvellent en moyenne 150-200 brebis par an.

Aidés par trois robots pour la préparation et la distribution des concentrés et de trois plateaux à paille et à foin sur rails pour le nourrissage, les couloirs d’alimentation sont réduits et la place pour les moutons est donc plus grande. L’exploitant pense utiliser ses trois Borders Collies pour conduire son troupeau dans le cadre d’un pâturage tournant réétudié (parcelles plus petites, changements plus rapides). D’ici 2017, la vente directe viendra prendre de plus en plus de place pour les éleveurs, ils la favoriseront.

La Gaec Gosset travaille avec la race Romane (800 brebis) car les mères sont prolifiques, très maternelles, faciles à la mise bas et très laitières.

L’agriculteur dispose tout de même d’une louve, en cas de 3e agneau (généralement le plus fragile), ce qui est courant pour la race.

Une exploitation qui tourne bien puisque ce ne sont pas moins de 1.000 agnelles qui furent vendues en 2015.

De la théorie à la pratique

Notre présence au lycée était aussi l’occasion de réaliser plusieurs interventions : tonte, affouragement, identification, contention, parage des onglons et caudectomie des agnelles.

L’occasion nous a aussi été donnée de manipuler des agneaux. Nous avons commencé par un tri des mâles et des femelles. Une fois les femelles séparées des mâles, on a procédé à l’équeutage, toujours à deux doigts de l’attache de queue, soit par la pose d’un élastique, soit par le biais d’une pince hémostatique. Nous avons ensuite procédé au bouclage des agneaux.

Au terme de ces séances de travaux pratiques, nous sommes très satisfaits d’avoir pu pratiquer un éventail assez large de manipulations chez les ovins.

Des visites plus culturelles

Mais trêve de travaux pratiques et place à l’Histoire… En effet, des visites de musées étaient également au programme de cet échange ! La Caverne du Dragon, le musée du « chemin des Dames », deux musées situés à Oulches-la-Vallée-Foulon étaient à notre agenda. Des lieux stratégiques en lien avec la Première Guerre mondiale qui ne peuvent qu’interpeller.

Une semaine riche en informations, en découvertes et… en rencontres humaines.

Christophe, Léandre,

Flavian, Thomas, Florian,

Emilie, Eloïse, Valentin,

Axel, Julien, Remy,

Laurent et Justine

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