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Les Écuries de la Gageole

en mode carrousel

À Soignies, les Écuries de la Gageole mettent l’accent depuis près de vingt ans sur les principales disciplines équestres telles que le dressage et l’obstacle mais depuis 7 ans elles s’illustrent aussi dans le domaine du spectacle. Cette année, ils participeront une fois encore à la Foire de Libramont où leur troupe

présentera deux carrousels.

Temps de lecture : 6 min

À Libramont, les spectacles équestres sont généralement très attendus. Ils sont l’occasion de découvrir de véritables artistes et des cavaliers hors pair.

Le domaine du spectacle a ceci de particulier qu’il faut laisser parler sa sensibilité tout en amenant une touche artistique au numéro que l’on présente. Dans le cas des spectacles équestres, il faut en outre pouvoir gérer sa monture. La mise en place d’un numéro est donc un exercice périlleux demandant beaucoup de travail et de préparation.

Un carrousel pour gérer de grandes classes

Avec 70 boxes, deux pistes extérieures, une piste intérieure, 4,5 hectares de terrain, les Écuries de la Gageole sont l’un des fleurons des centres équestres de la région sonégienne. La propriétaire, Nancy Delvigne, y organise toutes sortes d’activités comme des cours de dressage, d’obstacle, des promenades, différents stages et la mise en place de plusieurs carrousels. Ceux-ci sont conçus sur plusieurs thèmes : « Era, Allegria, Pirates des Caraïbes, le Battle, les Vikings, A deux pas de l’enfer. »

À l’origine de ce projet, nous retrouvons Angélique Masquelier, qui travaille au sein des écuries depuis de nombreuses années maintenant. Il y a sept ans, lui vient l’idée de mettre en place un carrousel car l’une de ses leçons compte beaucoup trop d’élèves. Elle commence avec seize cavaliers terminer à vingt.

De répétition en répétition, elle décide d’aller présenter les différents numéros lors d’événements équestres tels que le salon du cheval à Ciney et la Foire de Libramont.

Les Vikings… à deux pas de l’enfer !

Présente pour la troisième année à Libramont, Angélique Masquelier coordonnera un nouveau spectacle « À deux pas de l’enfer » en plus de leur carrousel « les Vikings ».

Pour choisir le thème de ses spectacles,

Angélique écoute tout d’abord différentes musiques. « Après avoir sélectionné celles qui me plaisent,, je pose des mouvements dessus. Vient ensuite le thème en lui-même », explique l’artiste.

Vient ensuite le choix des cavaliers et des chevaux. « Pour les cavaliers, il s’agit de ceux qui sont les plus motivés et les plus réguliers. Ils ont des niveaux différents mais l’important est de gérer cette différence et de ne pas mettre deux moins forts ensemble. » Quant aux chevaux, Angélique regarde d’abord à l’harmonie des équidés entre eux. Que ce soit au niveau de la taille, des couleurs… « Il faut des chevaux de confiance et il faut aussi en prévoir pour des remplacements éventuels. »

Un tel exercice demande du temps, de la préparation. « Il faut compter un an, mais c’est parfois un peu juste. Nous nous calquons sur la date de la Foire de Libramont. Prester sur le grand ring, est quelque chose de vraiment exceptionnel ! », confie-t-elle.

Toutefois, les chevaux ne sont pas spécialement préparés à prester devant un public important. « Même si on présente généralement nos carrousels dans nos infrastructures pour nous entraîner. La préparation consiste surtout en de la désensibilisation au niveau de la musique et des costumes. Un cheval qui a peur d’un costume en particulier l’aura durant toutes les répétitions… pour lui enlever cette peur justement. »

Un réel travail d’équipe

Angélique est très fière de ses cavaliers et de ses chevaux. « En spectacle, l’ambiance est exceptionnelle. Ce genre d’événement rassemble tout le monde de notre entourage. C’est très encourageant. »

Fréderic Rasic, cavalier participant à plusieurs carrousels la rejoint : « Notre état d’esprit, c’est le plaisir, l’esprit d’équipe. Mais il faut savoir gérer le stress ! »

Angélique enchérit : « C’est en effet un vrai travail d’équipe, car tout le monde donne un coup de main. Pour les éléments indispensables à la réalisation d’un spectacle, motivation, exigence, entente entre les participants, régularité et disponibilité sont nécessaires. Les répétitions sont nombreuses. Surtout, les dernières semaines avant la prestation. »

Si l’accent est mis sur les costumes, leur visuel, les décors, eux, sont un peu en reste…

Angélique : « Les décors sont assez difficiles à mettre en place par rapport au public et à la disposition des pistes sur lesquelles nous présentons nos numéros. Nous avons déjà travaillé avec des flambeaux. »

Mais gérer un carrousel est tout sauf simple ! « Au-delà de la technique, il faut pouvoir gérer l’espace. Il faut constamment être en accord avec la paire qui se trouve en face. Mais il faut aussi pouvoir gérer les erreurs », confie notre interlocutrice.

Et quand on s’interroge sur les projets futurs, Nancy Delvigne répond : « Nous aimerions rajouter la présence d’un orchestre ou en tout cas de quelques musiciens. Avoir des figurants nous plairait bien, mais faut-il encore pouvoir tout agencer. »

Une gestion de soi, de son cheval et de l’espace

Au-delà du projet collectif qui regroupe un enseignant et ses cavaliers, tout l’entourage se mobilise, les spectacles équestres sont une véritable aventure collective qui prend le pas sur l’individualisme des participants.

Créer un numéro, c’est tout d’abord développer son esprit artistique. Ce qui implique la gestion de sa gestuelle en tant que cavalier, celle-ci donne une dimension encore plus grande à la pratique de l’équitation en elle-même. En effet, dans un tel cas, la qualité de l’équitation et le dressage de son cheval sont deux points extrêmement importants qui demandent une grande implication. En plus de la gestion de son propre corps, il y a donc la gestion du corps de son cheval, ce à quoi il faut encore ajouter la gestion de l’espace. Car bien souvent la mise en place d’un spectacle demande à avoir des points de repères bien précis, ce qui nécessite de la rigueur et de la discipline.

Un dépassement de soi

Lorsque l’on monte une démonstration collective, comme les carrousels, l’aspect collectif permet non seulement de donner l’envie de se surpasser mais aussi d’être moins stressé. Les mouvements s’enchaînent, les cavaliers sont focalisés sur les différentes actions à mener et, de là, ils sont souvent plus en confiance car leur attention est prise dans leur réalisation.

Pour le cheval, animal de fuite par excellence, la préparation est tout à fait bénéfique. il doit ainsi se familiariser avec de la musique, des costumes parfois impressionnants, des couleurs et des mouvements. C’est un exercice de désensibilisation qui l’aide à davantage appréhender les mouvements autour de lui. Pour les animaux plus sensibles, cela leur apprend également à coexister avec leurs congénères de façon pacifique.

Enfin, on note que pour le moniteur et l’écurie, cela permet de créer une chouette dynamique autour de la préparation d’un événement. L’esprit d’émulation qui en découle est remarquable. Une entente intergénérationnelle se met en place. Cela permet d’avoir des objectifs qui poussent l’ensemble du staff à se surpasser et pas seulement du point de vue équestre.

Créer son spectacle équestre

Lorsque l’on veut créer un spectacle, il est important de disposer d’un cheval avec un bon mental et qui désensibilisé aux bruits, à la musique aux décors.

Le thème doit être attractif, inspirant et motivant. Le choix de la musique est d’une importance capitale. Le rythme des chevaux doit être adapté à son tempo. Pour capter l’attention des spectateurs, il faut penser aux costumes et autres visuels qui doivent être « pratiques pour monter à cheval ».

Enfin, de nombreuses heures de répétition sont nécessaires afin de mettre au point tous les petits détails qui feront la réussite du spectacle. Il faut dès lors faire preuve d’énormément de motivation. C’est un travail de longue haleine qui demande rigueur et précision.

Céline Mary

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