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« Fruiticulteurs et apiculteurs ont intérêt à vivre en harmonie »

Temps de lecture : 2 min

Suite à l’article intitulé « La difficile cohabitation entre arboriculture et apiculture » publié dans Le Sillon Belge du 29 septembre dernier, je me dois de réagir.

Après toute une série de considérations techniques, le signataire précise favoriser la pollinisation par les abeilles sauvages et/ou le vent. Il oublie que les colonies d’abeilles sauvages sont constituées de faibles populations évaluées à quelques dizaines d’individus. En ce qui concerne le vent, la pollinisation ne peut se réaliser qu’avec des pollens poudreux et non gras comme c’est le cas chez moult espèces fruitières.

En réalité, l’auteur de cet article tente de noyer les dégâts éventuels consécutifs aux pulvérisations de pesticides sur les cultures fruitières, dégâts que l’on peut aisément quantifier à l’examen des populations d’abeilles et des résidus de pesticides dans les cires des ruches. Cela lui permet de traiter ses cultures fruitières à n’importe quel moment, quand il le juge nécessaire ou lorsqu’il reçoit les directives du Centre Royal de Recherches de Gorsem… sans se soucier de l’environnement.

Je viens de recevoir, de Gembloux Agro-Bio Tech – ULiège, les résultats de ces résidus de pesticides dans les cires pour la province du Brabant Wallon. On en dénombre de 0 à 16 selon les lieux où se situent les ruchers. Il y en a deux ou trois qui généralement sont issus des traitements anti-varroas pratiqués par les apiculteurs, les autres proviennent des utilisations de pulvérisations agricoles.

En ce qui concerne la sur-pollinisation des cultures fruitières, le signataire ignore, ou fait semblant d’ignorer, qu’un trop grand nombre de ruches dans les cultures à polliniser constitue une erreur. En effet, quand il y a surabondance d’insectes pollinisateurs, ces derniers, concurrence oblige, se ruent sur les fleurs et les secouent, ce qui génère des fruits difformes évidemment au détriment de la qualité culturale.

J’ai constaté cette situation à plusieurs reprises, notamment dans les cultures de fraises, ce qui signifie que l’excès nuit en tout. Il en est de même pour les cultures sous abris, pollinisées par des bourdons.

Je conseille donc à l’auteur de cet article de considérer que la biodiversité végétale et florale sont des facteurs d’essor, qu’il ne s’agit pas de les réduire sous peine de créer des situations catastrophiques à l’avenir. Il en est de même pour la biodiversité génétique des abeilles qui, actuellement, est supérieure à 382 races issues de multiples croisements. Les fruiticulteurs et apiculteurs ont intérêt à vivre en harmonie.

André Mercier

Apiculteur

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