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La Commission européenne veut tirer les leçons

Quelque 180 élevages à l’arrêt, des millions d’œufs contaminés et des centaines de produits retirés du marché dans 21 États membres et trois pays tiers. C’est le bilan du scandale européen des œufs contaminés à l’insecticide fipronil (interdit en élevage). Une fraude qui aurait dû être détectée et surtout signalée plus tôt, ce qui aurait pu éviter qu’elle prenne une telle ampleur.

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Suite au scandale sanitaire des œufs contaminés par l’insecticide fipronil – un insecticide pour lutter contre les parasites dont l’usage est interdit dans le traitement des animaux d’élevage, car il peut être nocif à haute dose –, la Commission européenne a programmé une réunion « à haut niveau » entre les États membres touchés et les agences de sécurité sanitaire le 26 septembre pour éviter que ce type de crise ne se reproduise.

Avant cela, le sujet fait l’objet d’une première discussion entre les ministres de l’agriculture des Vingt-huit lors de leur réunion informelle des 4 et 5 septembre à Tallinn.

De très nombreux Etats touchés

Pour rappel, du fipronil (et, semble-t-il, l’amitraze) a été illégalement mélangé par l’entreprise néerlandaise Chickenfriend à des produits de traitement contre le pou rouge. Résultat : des millions d’œufs, provenant d’élevages de volailles situés aux Pays-Bas et en Belgique (mais quatre élevages en Allemagne et un en France), contaminés par l’insecticide. Au total 180 exploitations agricoles néerlandaises ont dû être fermées temporairement et des rappels massifs des produits contenant des œufs contaminés ont été ordonnés. Quelque 21 États membres ainsi que la Suisse, Hong Kong et le Liban sont concernés.

À ce stade, le marché et les prix des œufs restent stables, avec même une légère augmentation, probablement en raison de la quantité moindre d’œufs sur le marché.

Mais, préviennent les organisations et coopératives agricoles de l’UE (Copa-Cogeca), « il est trop tôt pour comprendre l’impact réel à moyen terme sur le marché. Les agriculteurs souffrent encore des conséquences de la grippe aviaire et ce scandale risque de réduire encore plus les marges des producteurs. Les agriculteurs ne sont pas responsables de la situation alors qu’ils en sont les principales victimes ». Le Copa-Cogeca souhaite donc que les agriculteurs directement touchés par cette crise reçoivent une compensation pour les pertes.

Faille du système d’alerte

Mais au-delà de la fraude, c’est le fonctionnement du système européen d’alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF) qui pose question. En effet, l’Agence belge pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca) avait été informée le 2 juin de la présence potentielle de fipronil dans des lots d’œufs, puis un premier échange a eu lieu entre la Belgique et les Pays-Bas le 6 juillet mais le système RASFF n’a été activé que le 20 juillet.

Le RASFF est un outil conçu pour échanger rapidement des informations entre les autorités nationales, mais « les autorités des pays touchés ont la responsabilité de prendre les mesures d’urgence nécessaires, y compris informer directement le public, retirer des produits du marché et effectuer des contrôles sur le terrain.

Les États membres sont les premiers responsables de la conduite des enquêtes et de l’adoption des mesures appropriées », se défend la Commission européenne.

C’est à ce problème de communication que doivent s’attaquer les ministres de la santé de l’UE le 26 septembre.

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