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WatchITgrow, une nouvelle plateforme pour une production durable de pommes de terre en Belgique

Mardi, Belspo, le Vito, Le CRA-W, l’Ulg et Belgapom lançaient officiellement une nouvelle plateforme de géoinformation pour le secteur de la pomme de terre. Son but ? Fournir une meilleure estimation et augmenter durablement la production belge de pomme de terre en Belgique. Avec cet outil, les producteurs belges de pomme de terre ainsi que les négociants et organisations du secteur pourront bénéficier rapidement d’informations pertinentes et compréhensibles sur la croissance de trois variétés de pomme de terre : la Bintje, la Nicola et la Fontane.

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WatchITGrow est le fruit d’un projet de recherche de 3 ans nommé « Ipot », mené par des scientifiques de Flandre et de Wallonie en collaboration avec le secteur du négoce et de la transformation de la pomme de terre. Celui-ci a débuté en 2014 dans le cadre du programme de recherche Stereo III de la politique scientifique fédérale (Belspo). La plateforme a été mise en place en s’appuyant sur une contribution intensive du secteur lui-même et sur les données collectées lors de cette phase de recherches scientifiques. Elle permet aujourd’hui de mettre les résultats de cette dernière à disposition de l’ensemble du secteur belge de la pomme de terre.

Satellites, drones, météo, modélisation…

WatchITGrow est la première plateforme combinant différentes sources de données. De par la combinaison d’images satellitaires et issues de drones, de données météorologiques et édaphiques ainsi que de données de modélisation des rendements, le secteur peut disposer rapidement de données pertinentes sur une, voire un ensemble de parcelles de pomme de terre.

Il est ainsi possible d’obtenir un plus grand nombre de précisions sur la situation des parcelles de pomme de terre et de mieux suivre le développement de la culture. L’application donne aussi l’opportunité d’identifier la variabilité intra-parcellaire, d’évaluer la date de récolte et les rendements attendus en cours de saison, ou encore d’évaluer les pertes de production et de qualité grâce au suivi de la température, des précipitations, de l’état d’humidité du sol, ainsi que de l’état de santé général de la plante.

La plateforme de géoinformation permet non seulement la centralisation de données externes mais également de données provenant de l’industrie de la pomme terre tels que les résultats de prélèvements pour la détermination du rendement et de la qualité. De par l’ensemble de ces informations, les utilisateurs peuvent ainsi aisément identifier les zones du territoire les plus productives ou celles où une variété se comporte le mieux ou moins bien, de même qu’en identifier les causes.

« La précision des informations fournies par la plateforme doit venir du partage des données par les acteurs du secteur »

Encore plus collaboration

« Le fait que cette plateforme travaille à l’échelle de la parcelle mais aussi sur un ensemble de parcelles grâce aux données satellitaires est tout à fait innovant », dit Jean-Pierre Goffart, directeur général adjoint du CRA-W. « Néanmoins, elle est encore appelée à évoluer. Si on veut aller vers un outil encore plus précis, il sera essentiel de développer la collaboration entre les différents partenaires de la filière en ce qui concerne la fourniture des données. En effet, il est important que nous soyons convaincus et certains de la véracité des informations satellitaires et celles-ci ne peuvent être confirmées que par la réalité de terrain et les données collectées par des observateurs classiques. C’est pourquoi l’aspect collaboratif doit désormais s'ouvrir aux organismes d’encadrement de la pomme de terre », explique-t-il.

Selon lui, cette nouvelle plateforme n’est pas un outil parmi tant d’autre et elle pourra également servir de base pour d’autres applications d’agriculture de précision comme celles liées à la prévention des maladies ou à la fertilisation : « De nos jours, nous avons accès à une quantité énorme d’outils et de données. WatchItGrow n’est pas la seule plateforme proposée mais elle fait partie d’un puzzle beaucoup plus large. Des bases ont déjà été posées afin que des interconnexions puissent être faites avec, notamment, le système Vegaplan d’enregistrement des parcelles, ou encore des outils de gestion de la fertilisation, de l’irrigation ou des maladies. Une seule plateforme ne va pas résoudre tous les problèmes mais la connexion de différents produits au sein d’une plateforme et plus largement la connexion de plusieurs plateformes peut apporter des solutions ».

L’aspect de la propriété des données reste également un point crucial. « Il est important de continuer à développer l’outil pour qu’il soit accepté de tous les utilisateurs. La gestion des données et leur propriété sont des points que seront pris en compte et qui devront être réglés par les acteurs du secteur afin que chacun se sente respecté », conclut-il.

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