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La Flandre se dote d’un nouveau plan stratégique bio

Alors que la Wallonie dispose depuis plusieurs années d’un plan stratégique 2021-2030, succédant lui-même au plan 2013-2020, la Flandre renouvelle son outil de développement de l’agriculture biologique.

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On le sait, la majeure partie de la production bio belge se trouve en Wallonie, tant au niveau des cultures que de l’élevage. Le nord du pays entend cependant booster ce mode de production durant les années à venir. Pour ce faire, un plan stratégique 2023-2027, succédant à la version 2019-2022 et répondant aux attentes de la programmation européenne « De la fourche à la fourchette », a vu le jour fin avril et intègre cinq ambitions dites « 5 % ».

5 x 5 %

Ainsi, les autorités flamandes entendent porter la surface dédiée à l’agriculture bio à 5 % de la surface agricole utile régionale, soit 30.000 ha d’ici la fin de l’année 2027. En parallèle, le chiffre d’affaires des productions animales bio devra atteindre 5 % du chiffre d’affaires de toutes les productions animales, y compris la production laitière. Du côté des agriculteurs toujours, la Flandre souhaite qu’au moins 5 % de ses exploitations soient sous régime bio d’ici la fin de la période 2023-2027.

En ce qui concerne la consommation maintenant, les produits bio devraient représenter 5 % de la consommation totale et 5 % de la restauration collective. Le tout, également d’ici la fin de l’année 2027.

Pour réaliser ces ambitions, six objectifs stratégiques ont été définis. Les trois premiers ciblent la production et la consommation. Premièrement, la Flandre se fixe pour but d’augmenter la demande en produits bio, constatant qu’il s’agit d’un puissant moteur pour l’ensemble des acteurs de la filière. Ensuite, optimiser ladite filière permettra de rendre la transition vers le bio plus attrayante, de sorte, troisièmement, qu’elle fasse partie intégrante des pratiques agricoles flamandes.

Ces trois objectifs, concèdent les autorités, ne peuvent être atteints qu’avec un cadre approprié. Elles estiment ainsi que « l’agriculture bio doit continuer, d’une part, à se concentrer sur sa position de leader en matière de durabilité et, d’autre part, continuer à investir dans la recherche et la connaissance ». Enfin, une vision politique forte, accompagnée d’un cadre législatif solide, doit soutenir l’expansion de ce mode de production au nord du pays.

Équilibrer offre et demande

Les ambitions et les objectifs stratégiques « 5*5 % » proposés se basent sur le principe que seule une croissance équilibrée de l’offre et de la demande peut permettre une progression durable du secteur bio, intégrant également des prix équitables pour les agriculteurs. Le nouveau plan met donc davantage l’accent sur la demande que la version précédente.

« Il ne sert à rien de se contenter d’augmenter la superficie et l’offre si le consommateur ne suit pas », confirment les autorités flamandes. Le plan prévoit donc un certain nombre d’actions spécifiquement axées sur cet objectif. Par exemple, les institutions publiques et les cuisines de collectivité seront encouragées à jouer un rôle de pionnier dans l’offre de produits bio et une législation sera introduite pour la certification bio de ces cuisines.

En outre, sous la devise « Weten doet bio eten » (« La connaissance permet de manger bio »), un effort important sera fait pour sensibiliser les consommateurs à la signification exacte du terme « biologique » et aux avantages de ce mode de production. Les programmes éducatifs devraient aussi présenter aux enfants et aux jeunes l’histoire de l’agriculture bio d’une manière accessible.

Ces ambitions en termes de demande ne doivent pas éclipser ce qui sera fait en matière de croissance de l’offre. Ainsi, la Flandre, dans le cadre de la politique agricole commune, a débloqué un budget accru pour le secteur bio. Cela se traduit par des aides spécifiques pour la conversion vers le bio et la poursuite des activités dans ce mode de production. De plus, certaines mesures accessibles à tous les agriculteurs le sont plus facilement par les acteurs du bio en raison de leur orientation.

Enfin, le plan stratégique encourage les agriculteurs à se tourner vers l’agriculture bio par diverses actions comme la formation, la mise en réseau, le transfert de connaissances, la disponibilité des informations relatives aux marchés…

J. Vandegoor

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