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Chez Coprosain: 3 millions € pour relocaliser notre alimentation en Wallonie

Coprosain est actif dans le développement du circuit court depuis plus de 30 ans. Ce projet a été repris par 9 actionnaires producteurs et acteurs du monde économique local fin 2022. La volonté de l’entreprise est aujourd’hui d’affirmer sa position au cœur de l’économie locale en travaillant avec des producteurs, éleveurs et artisans locaux.

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Coprosain a actuellement deux grands secteurs d’activité, l’atelier de transformation viande et le commerce de détail. Ses clients sont les consommateurs des Comptoirs Fermiers et les professionnels tels que des épiceries, collectivités, distributeurs…

La société maîtrise toute la chaîne : achat d’animaux vivants auprès d’éleveurs sélectionnés, découpe et transformation en produit avec une qualité différenciée. Trois comptoirs fermiers sont en activité à Ath, Tournai et Braine l’Alleud. « Nous souhaitons dans un premier temps, assurer le bon fonctionnement de ces trois comptoirs afin d’envisager sereinement l’ouverture de nouveaux comptoirs, notamment à Mons ». Dans ces comptoirs fermiers, le consommateur y trouve un large assortiment de produits locaux.

Le service aux professionnels est actuellement orienté sur les propres productions de l’entreprise, à savoir les viandes et les charcuteries. « Nous avons la chance de pouvoir compter sur un service logistique en interne, ce qui nous permet d’envisager de répondre à de nombreuses demandes de manière adaptée. L’aide apportée dans le cadre du projet « Relocalisation de l’Alimentation » nous permettra d’augmenter la performance de notre service ».

Coprosain maîtrise toute la chaîne, de l’achat d’animaux vivants auprès d’éleveurs sélectionnés à la découpe et la transformation en produit avec une qualité différenciée.
Coprosain maîtrise toute la chaîne, de l’achat d’animaux vivants auprès d’éleveurs sélectionnés à la découpe et la transformation en produit avec une qualité différenciée.

Relocaliser l’Alimentation en Wallonie

En effet, les demandes en partenaires logistiques et les créations de structures de transformation de produits locaux, sont nombreuses de la part de producteurs en Région Wallonne. C’est pourquoi, grâce au soutien de la Ministre Céline Tellier, Coprosain va pouvoir répondre à cette demande en créant de nouveaux outils de transformation, en devenant un acteur important et répondant à une demande en logistique des produits en circuits courts avec :

– La création d’un centre de logistique permettant la réception des produits, le stockage, la préparation des commandes et la livraison des produits finis des producteurs. « La force de ce centre est que nous avons déjà un « véhicule » pour nos produits issus de nos ateliers de transformation vers nos Comptoirs fermiers et vers de nombreux clients professionnels (Food Service, commerces, HORECA, grossistes, collectivités…) ».

– La création de nouveaux ateliers de transformation qui seront mis à la disposition des filières fruits, légumes, protéines végétales et la production de plats préparés. « Par la création de ces outils, nous allons capitaliser sur leurs utilisations pour plusieurs filières. Elles permettront, par exemple, la transformation de fruits et légumes en matières premières pour la confection de plats traiteurs goûteux, la production de plats préparés équilibrés, uniquement avec des produits issus de l’agriculture et du terroir wallon, des plats de saison, la valorisation plus aisée de co-produits, la confection de recettes originales adaptées aux collectivités… »

– Coprosain compte également réinventer les menus en diminuant la proportion de viande au profit de la protéine végétale. « L’objectif étant d’offrir des nouveaux plats à la fois savoureux, cuisinés à partir de produits régionaux, de contribuer à un équilibre alimentaire et un équilibre écologique en consommant mieux et différemment ».

D’après Céline Tellier, Ministre en charge de l’Alimentation durable : « Aujourd’hui, 5 pommes de terre sur 6 produites en Wallonie partent à l’exportation et 2 sacs de farine sur 3 sont, par contre, importés. C’est absurde surtout que la Wallonie est une terre de céréales. Je suis heureuse qu’au travers des projets menés, comme celui de Coprosain, cette balance puisse évoluer. Avec le Gouvernement, nous soutenons en particulier la relocalisation des fruits, légumes, protéines et céréales. Coprosain s‘inscrit pleinement dans cet objectif. Miser sur le « made in Wallonia » c’est choisir un système alimentaire capable de fournir aux citoyens des denrées alimentaires de qualité à des prix abordables tout en favorisant l’emploi local de nos agriculteurs et maraîchers. »

Coprosain sera le maillon manquant entre les producteurs et les clients, consommateurs. « Nous offrons et nous pouvons développer la transformation de produit avec une qualité différenciée dans d’autres filières et une commercialisation professionnelle permettant aux consommateurs wallons d’avoir accès aux produits de leur région et de lutter contre notre dépendance aux produits mondiaux ».

Une gamme « Coprosain »

La renommée du nom « Coprosain » n’est plus à faire, c’est pourquoi, la société envisage d’élargir la gamme de produits estampillés « Coprosain » dans ses futurs ateliers de transformation. Cette gamme de produits sera associée à une charte de valeurs et d’une qualité différenciée, permettant d’assurer au client, consommateur, en toute transparence la qualité des produits (origines garanties, rémunération équitable pour l’agriculteur, en adéquation avec l’environnement et le bien-être animal).

Un impact économique et territorial

Le projet se situe au cœur d’une région agricole avec de nombreux producteurs locaux. La logistique sera organisée avec les producteurs et d’autres infrastructures existantes de la région (ou en création à la suite des appels à projets) et ce afin d’augmenter l’efficacité et les collaborations entre acteurs du territoire. Les réseaux de distribution des produits locaux sont encore beaucoup trop faibles en Wallonie. La mise en place d’un tel outil ouvrira de nouvelles perspectives de développement aux producteurs existants et futurs nouveaux producteurs.

Un impact environnemental

En s’inscrivant dans une démarche d’approvisionnement, de transformation locale et de distribution, la société contribue aussi à un impact positif du secteur de la distribution alimentaire sur l’environnement.

La construction de la nouvelle infrastructure nécessitera une analyse fine des matériaux, des sources d’énergies, des installations et investissements durables pour la production de froid, l’isolation, la régularisation des températures, l’eau chaude afin de respecter le principe DNSH (Do No Signifiant Harm)

La recherche et l’innovation dans de nouveaux produits issus de la filière protéagineuse aura également un impact positif sur l’environnement.

Tout cela s’inscrit dans une démarche durable, en soutenant les producteurs, les artisans locaux, en développant le tissu économique local, tout en préservant les paysages et nos prairies de nos campagnes,

Soutien de 3 millions d’euros de la Région Wallonne

Relocalisation alimentaire et circuit court sont les maîtres mots de trois appels à projets lancés par la Wallonie dans le cadre du Plan National pour la Reprise et la Résilience (financé par l’Union européenne). Ils visent à soutenir le développement de nouvelles filières agroalimentaires sur le territoire wallon, ainsi que la création d’outils manquants au sein des filières existantes.

« Quand en 2020, nous avons lancé un premier appel visant à financer une dizaine de projets de relocalisation alimentaire, nous nous sommes retrouvés avec 145 candidatures<UN>! Un engouement qui nous a poussés à adapter ce soutien et à booster, avec 11,7 millions euros, 46 projets concrets visant la création de centrale d’achats de produits locaux, pour favoriser le bio au niveau des protéines et des légumes ou encore limiter le gaspillage alimentaire. Dans la même veine, l’an dernier, nous avons débloqué 45 millions d’euros dans le Plan de Relance de la Wallonie pour 3 nouveaux appels à projets « relocalisation alimentaire ». Et là encore, c’était une véritable pluie de lettres d’intention et de dossiers qui ont été déposés. Sur les 150 dossiers complets, nous en avons sélectionnés 57. De quoi investir dans des infrastructures de transformation bien nécessaires pour les acteurs du secteur et donner de l’ampleur à la relocalisation alimentaire en Wallonie. », explique Céline Tellier.

Le soutien de la Région Wallonne s’inscrit dans un projet global de 8.500.000 euros qui vont être investis à Ath. Une première enveloppe de 600.000 euros permettra de réaliser l’étude préalable et l’ensemble des premières demandes. Une seconde enveloppe permettra d’investir dans l’infrastructure professionnelle pour la logistique et la transformation.

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