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La ferme du Crestia : miser sur la diversification pour mieux répondre aux besoins des consommateurs

Adapter son cheptel et ses services pour satisfaire les demandes de leurs clients : c’est le créneau de la ferme du Crestia. Une philosophie qui porte ses fruits puisque cet établissement, situé dans la charmante commune de Doische, connaît un beau succès auprès des consommateurs. Son principal atout ? Tout ce qui est produit à la ferme (lait, viande…) est directement valorisé dans le magasin de l’exploitation.

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Lorsque l’on se rend à la ferme du Crestia, le premier arrêt est la boucherie. Il y en a pour tous les goûts : produits laitiers, viande, mais aussi quelques plats traiteurs pour ceux qui n’ont pas le temps de se mettre aux fourneaux. Juste à côté, Christine Mambour, la propriétaire, nous attend derrière son comptoir où se trouve toute une palette de crèmes glacées aux différents parfums. Pour les déguster, on a le choix : à l’intérieur dans le salon de dégustation, ou sur la terrasse extérieure, située dans un cadre verdoyant, juste à côté du Ravel où viennent se promener habitants et touristes.

Entre deux clients, Christine Mambour a accepté de se poser pour nous raconter comment tout a commencé. « Marcel est fils d’agriculteur. De mon côté, j’ai toujours aimé ce milieu, j’ai d’ailleurs réalisé des études pour devenir nutritionniste pour les bovins.

Nous avons acheté l’exploitation en 2005. Nous avions tous les deux un métier à côté. Notre objectif principal était de pouvoir en vivre et d’y travailler à temps plein ».

À l’époque, cette ferme comptait 9 bêtes, tous de race Blanc-Bleu Belge… Et le moins que l’on puisse dire c’est que Marcel et Christine Mambour ont su faire évoluer leur entreprise durant toutes ces années puisqu’ils possèdent aujourd’hui un cheptel composé d’environ 200 bovins allaitants, des Rouges des Prés, entre 100 et 120 porcs, des croisés Duroc, 100 poulets, 80 poules, une quinzaine de moutons, mais aussi 3 à 4 Montbéliardes ou Normandes, en fonction des saisons. « Le lait est vendu uniquement dans notre magasin à la ferme, avec les glaces et les autres produits laitiers. Nous produisons seulement la quantité nécessaire pour répondre à la demande de notre clientèle », nous souffle Christine Mambour.

« Les gens veulent savoir ce qu’il y a derrière l’étiquette »

En effet, ce qui est produit à la ferme est directement valorisé, mais aussi transformé, dans leur boutique. Du local, donc, pour les clients, mais également pour les animaux. « Nous sommes quasiment autosuffisants, même pour l’alimentation des bêtes puisqu’environ 90 % de la nourriture est produite chez nous », explique Marcel Mambour, un agriculteur qui, avec sa femme, n’a pas eu peur de s’adapter et de jouer la carte de la diversification. « Christine a commencé par les glaces. Ensuite, les clients nous ont demandé quels étaient les autres produits que nous pouvions leur proposer. Nous avons démarré avec des colis de viande. Et en 2019, nous avons décidé de nous lancer en ouvrant notre boucherie. Au début, c’était juste du bœuf et du porc. Puis, les clients ont voulu du poulet. Et tout s’est fait comme cela, en répondant à la demande du consommateur. Nous collaborons également avec d’autres exploitations. Par exemple, chaque semaine, nous proposons un panier de légumes ».

Une formule qui plaît, comme nous le prouve la sonnette du magasin qui ne cesse de retentir. Et tandis que Marcel et Christine Mambour sont occupés à nous répondre, les clients peuvent être servis par les employés de l’exploitation : trois personnes au total, dont un boucher. Une équipe qui met tout en œuvre pour offrir des produits de qualité aux clients. C’est d’ailleurs l’une de leur force, nous explique le couple qui a réussi à tirer son épingle du jeu face aux prix compétitifs affichés par les grandes surfaces. « Nous recevons beaucoup de compliments. C’est surtout le cas après une période de fermeture où nos clients sont heureux de nous retrouver », nous expliquent-ils avant de nous emmener voir les étables.

Premier arrêt, les bovins où une vache vient de donner naissance. Un des 75 vêlages par an que compte l’exploitation. Du côté des porcs, le processus est différent.

« Nous n’avons pas les infrastructures pour les naissances. Nous achetons des porcelets dans une autre exploitation de la région… », nous indique Marcel Mambour. Les porcelets arrivent donc au Crestia et y restent entre quatre et cinq mois, le temps de l’engraissement.

Même chose pour les volailles, dont les poulardes qui, un mois avant Noël, seront nourries avec du maïs et du lait. « Certaines sont déjà réservées », sourit Christine Mambour. Une amoureuse de son métier qui a l’habitude de faire partager sa passion. En effet, nous ne sommes pas les seuls à avoir pu découvrir « les coulisses » de l’exploitation puisque ce couple propose régulièrement des visites de la ferme. « Les gens veulent savoir ce qu’il a derrière ce qu’ils mangent. Ils se posent beaucoup de questions concernant leur alimentation et celle des bêtes. En Wallonie, nous avons énormément de normes qui garantissent la qualité de nos produits. Il faut en parler, montrer ce que l’on fait, comment on élève nos animaux », nous explique Marcel Mambour. Une transparence et une communication primordiales qui font, dorénavant, partie intégrante de leur métier d’agricultrice et d’agriculteur.

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