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Obéir et se taire

« On zè dol sôrtt’ dè djîns qui rotan è qui kloujan leu djînv’ ! ». (On est de la sorte des gens qui marchent et qui ferment leur bouche). En d’autres termes, nous sommes de la race des gens qui obéissent et se taisent. Au cours de mon enfance, j’ai souvent entendu cette expression en patois wallon. Ainsi parlaient nos parents quand ils étaient opposés à un pouvoir supérieur -notable, instituteur, curé, administration…- et ne pouvaient faire entendre leur voix. Avec fatalisme, ils décrivaient ainsi le destin des gens de la terre, soumis à tous ceux-là qui nous prennent pour leurs chiens, auxquels on jette des os de temps à autre pour mieux se les attacher.

Obéissants, nous le sommes. Il faut réellement pousser les paysans au bout du bout, avant qu’ils ne se rebellent violemment. Autrefois, les rares jacqueries et autres révoltes désespérées furent à chaque fois réprimées dans le sang par la noblesse et la bourgeoisie. L’amante religieuse -l’église catholique toute-puissante- acheva de bien cadenasser nos consciences par ses rites et croyances, en instillant la soumission au plus profond de nos gènes. Les agriculteurs du 21e siècle souffrent toujours de cette malédiction, laquelle leur fait accepter les pires conditions d’existence… jusqu’au...

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