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De la boucherie à la friterie, les «Poulets de Saint-André» misent sur l’autonomie!

Élevage, abattoir, transformation, boucherie, et même friterie : les « Poulets de Saint-André » ont réussi à se développer à vitesse grand V. Cette exploitation 100 % familiale, située dans l’entité de Dalhem en province de Liège, contrôle toute sa chaîne de production. Ici, les milliers de poulets sont valorisés directement au sein de la ferme, pour le plus grand plaisir de leurs clients qui peuvent déguster des volailles issues du circuit court.

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L orsqu’on décide de craquer pour un sachet de frites accompagné d’une viande, c’est rarement évident de savoir ce que l’on mange réellement. D’où vient le cervelas ? Comment a-t-il été fabriqué ? À partir de quels morceaux ? On nage souvent en eaux troubles… Au « Coq frite », c’est différent, comme nous le prouve l’écriteau sur lequel est inscrit « Chez nous, c’est 100 % fait maison ». En effet, cette friterie, installée sur la route de Mortier à Dalhem, a la particularité de ne servir que des viandes issues de la ferme située à quelques mètres de là, les « Poulets de Saint-André ».

Une exploitation familiale gérée de main de maître par toute la famille Hossay. On y retrouve Adrien qui, grâce à sa formation de boucher, gère l’abattoir, la transformation de la viande, mais aussi le magasin à la ferme. René, le papa, est lui calé en élevage. Et puis, il y a la sœur, Florine, qui s’occupe de la friterie, à côté de son travail d’institutrice.

Ensemble, ils ont réussi à mettre sur pied une véritable entreprise locale.

Entre 18.000 et 20.000 bêtes sur leur site

Adrien nous explique comment cette belle histoire a commencé. « Mon père a repris la ferme de son papa. Avant, on y trouvait essentiellement des bovins. Il a décidé de se lancer dans la volaille. Quant à moi, j’ai toujours travaillé avec lui. Cette collaboration s’est donc déroulée très naturellement ».

Ainsi, ce sont entre 18.000 et 20.000 poulets qui vivent ici. Il y a les blancs, élevés en 56 jours, et les bruns, appelés poulets fermiers, en 83. Notons qu’il faut minimum 82 jours de croissance pour obtenir cette appellation de poulets fermiers. Ces deux types d’animaux sont nourris et vivent de manière similaire. Leur poids abattu se situe, quant à lui, entre 1,5 et 2 kg. Et si leur développement est différent, leur prix aussi. Le brun est davantage onéreux puisqu’il faut compter entre 17 et 18 € le kg, tandis que pour le blanc, cela varie de 12 à 12,50 € le kg.

Au niveau de la conduite d’élevage, tout est automatisé. Et, grippe aviaire oblige, ils vivent actuellement à l’intérieur, même si des espaces extérieurs sont à leur disposi tion, lorsque les conditions sanitaires le permettent.

« Nous allons diminuer le nombre de bêtes sur place pour passer de 18.000 à 15.000. Elles auront de cette manière plus d’espace. C’est bénéfique pour leur bien-être, et cela leur permettra également de mieux se développer », ajoute René Hossay.

De plus, ces animaux sont nourris avec de la farine provenant de la « Meunerie Val Dieu », située à quelques kilomètres de là.

Du local donc, du début… à la fin ! En effet, en 2022, la famille a ouvert son propre abattoir. Une construction pour laquelle elle a reçu un soutien de la Province de Liège. L’objectif ? Permettre tant aux professionnels qu’aux particuliers d’en bénéficier. « Mais en pratique, ce sont souvent de petits lots… D’ailleurs même si c’est accessible à tout le monde, ce ne serait pas rentable si nous ne l’utilisions pas pour notre propre production », note Adrien Hossay.

L’objectif ? Tout vendre en circuit court

Une fois abattues et transformées, les bêtes sont soit vendues directement à la ferme, via la boucherie ou la friterie, ou auprès d’autres clients, comme les AD Delhaize, ou une société qui les distribue dans les cantines scolaires de la région. De quoi apprendre aux enfants à apprécier un bon poulet dès leur plus jeune âge !

Cependant, cette vente en circuit court ne concerne, pour l’instant, qu’un tiers de la production des « Poulets de Saint-André ». Les deux tiers restants partent, en effet, chez « Ardennes Volaille ».

« Ils achètent à un prix fixe, donc cela nous offre une garantie au niveau de notre revenu. Mais à terme, l’objectif est de tout vendre chez nous. Sans intermédiaire. Cela nous permettra d’être totalement indépendants et de garder la main mise sur le prix de vente », ajoute René Hossay, entre deux livraisons. Un contrôle total qui leur permettra, notamment, d’ajuster leurs tarifs en fonction des coût de production.

La friterie propose une carte variée de produits fabriqués avec de la volaille, comme le poulet croquant d’Adrien Hossay.
La friterie propose une carte variée de produits fabriqués avec de la volaille, comme le poulet croquant d’Adrien Hossay. - D.T.

Se diversifier pour offrir plus de choix aux clients

Et afin d’attirer plus de clients, ce spécialiste de l’élevage compte élargir son offre. Dans cette optique, il a d’ailleurs déjà acquis une dizaine de porcs. « Actuellement, nous achetons des cochons déjà démarrés. Ils restent six mois ici, avant de partir à l’abattoir lorsqu’ils pèsent entre 120 et 140 kg. Plus tard, je souhaiterais gagner en autonomie en réalisant les naissances sur place. Je compte aussi agrandir les parcelles et y installer des cabanes afin de pouvoir les élever en plein air ».

Et ce n’est pas fini puisque cet éleveur aguerri souhaite aussi se lancer dans les bovins. Il a déjà choisi sa race de prédilection : ce seront des Blondes d’Aquitaine. « Des vaches rustiques, pouvant vêler seules et reconnues pour la qualité de leur viande ».

Bref, les idées ne manquent pas aux « Poulets de Saint-André ». Mais si se diversifier fait partie de leurs projets, une chose est sûre : pour eux, rester indépendant est la clé pour assurer à leur ferme un succès florissant.

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