Accueil Economie

Task Force agroalimentaire: autour de la table pour répondre à la colère du monde agricole

Ministres, associations professionnelles agricoles, représentants des secteurs de la transformation et de la distribution se sont mis autour de la table, le 9 février dernier, pour aborder la question de la formation des prix de la chaîne agroalimentaire.

Temps de lecture : 3 min

L a Task Force a décidé de travailler sur plusieurs volets, afin de garantir des marges suffisantes à l’ensemble des acteurs du secteur alimentaire, ont indiqué les ministres David Clarinval, Willy Borsus et Pierre-Yves Dermagne à l’issue de la réunion.

La loi française Egalim, la loi espagnole sur la chaîne de valeur ont été présentées en préambule de la réunion, tout comme ont été rappelées les dispositions de la loi UTP (unfair trading pratices) concernant les pratiques commerciales dans le secteur agroalimentaire.

Mise en place de trois groupes de travail

La Task Force prévoit la mise en place de trois groupes de travail. Tout d’abord, un premier groupe de travail « juridique » sera constitué.

Il réfléchira à un élargissement de la loi sur les pratiques commerciales déloyales (dite « loi transposant la directive UTP ») sera étudié. Certaines pratiques pourraient être ajoutées par arrêté royal.

L’objectif sera aussi de tendre vers l’obligation d’avoir des contrats écrits, et de rendre effective l’interdiction des ventes à perte.

Le deuxième groupe de travail se penchera sur l’étiquetage et la promotion des produits belges, avec une campagne de sensibilisation aux produits locaux.

La proposition d’instauration d’un « Fair Price Label », qui associerait les acteurs sur le caractère « fair » ou équitable du processus de formation du prix par l’ensemble des acteurs, a également été exposée.

Enfin, le troisième groupe travaillera sur le volet « statistique ». L’intention est d’aboutir « à une objectivation de la répartition des marges suite aux études de l’Observatoire des prix, réalisées avec l’ICN et la BNB ». La prochaine réunion de la task force alimentation aura lieu le 1er mars.

Dans les rangs agricoles, on se montrait prudemment optimistes.

La FJA mobilisée et à l’offensive

La FJA a exigé une augmentation rapide de 25 % du prix payé aux éleveurs et dont le coût devra être pris en charge par les différents maillons de la chaîne, sans impacter ou de manière limitée les consommateurs « qui n’ont pas à être le deuxième dindon de la farce ».

« Nous entendons parler d’une augmentation de 0,50 € au kilo carcasse, dont 0,20 € reviendraient à l’éleveur. Le tout répercuté par une augmentation d’1,50 € pour le consommateur. Soit ma calculatrice est en fin de vie, soit il y a un vrai souci. Quoi qu’il en soit, nous ne laisserons pas cela passer » a réagi le président des jeunes agriculteurs, Florian Poncelet, qui entend rester tout à la fois attentif et mobilisé.

La Fugea veut s’inspirer de l’Espagne

La Fugea, qui réclame « des prix justes pour sauver nos fermes et leur transition » a proposé de s’inspirer de la loi espagnole sur chaîne alimentaire qui interdit l’achat de produits en dessous du prix de revient.

Le syndicat wallon demande, en outre, une obligation d’indication de la provenance des produits alimentaires (bruts et transformés) dans les magasins.

Il veut, par ailleurs, faire signer une charte obligeant la grande distribution à se fournir en produits belges en priorité et, enfin, obliger à plus de clarté sur la distribution des marges au niveau des maillons de la transformation et de la distribution.

Réciprocité des normes pour la Fwa

La Fwa a quant à elle demandé un renforcement de la promotion des produits belges et une meilleure visibilité dans les rayons et dans l’assiette.

Le syndicat a appelé les autorités à travailler à une simplification administrative et à la réciprocité des normes pour les produits importés sur le sol belge. « Nous demandons que les désavantages concurrentiels dont souffre la chaîne agroalimentaire par rapport à nos pays voisins soient éliminés, notamment en termes de coûts salariaux, d’énergie et de fiscalité » a enfin souligné la Fwa.

A lire aussi en Economie

Voir plus d'articles