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«Le plein air, c’est ce qui fait la différence… et la qualité de nos volailles!»

Éleveurs laitiers installés à Argentré-du-Plessis (Ille-et-Vilaine, France), Thierry et Valérie Désilles sont également membres de la coopérative des «Fermiers de Janzé». À ce titre, ils produisent chaque année plusieurs milliers de poulets de chair et pintades «de Janzé» étiquetés du célèbre «Label Rouge», synonyme de qualité supérieure.

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La Bretagne, ses paysages de cartes postales, ses phares, ses fruits de mer, ses crêpes… et son agriculture! Recensant plus de 26.000 agriculteurs, cette région demeure un pilier de la «ferme France». Pour preuve, elle est la première productrice nationale d’œufs, de lait et de légumes, mais aussi de porcs et de volailles. Selon les autorités régionales, l’agriculture bretonne est capable de nourrir 20millions de consommateurs alors qu’elle ne compte que 3,4millions d’habitants.

Des volailles de plein air

Thierry et Valérie Désilles, en tant qu’éleveurs laitiers, s’inscrivent pleinement dans l’agriculture de leur région. Installés depuis 1993 à Argentré-du-Plessis, à une quarantaine de kilomètres de Rennes, ils sont à la tête d’un cheptel d’une centaine de vaches laitières Holstein. De quoi produire chaque année environ un million de litres de lait, livrés à la coopérative Lactalis.

Mais tous deux sont également membres d’une autre coopérative, «Les Fermiers de Janzé», qui regroupe pas moins de 170 aviculteurs bretons, pour un total de 420 poulaillers environ. Avec pour particularité de produire des volailles sous le célèbre «Label Rouge», dont la réputation n’est plus à faire dans et hors de l’Hexagone.

«Nos deux poulaillers, d’une superficie de 400 m², peuvent accueillir 4.400 poulets ou 5.200pintades chacun», détaille Valérie, qui s’occupe principalement de cette spéculation tandis que son mari se consacre davantage à l’atelier lait (lire par ailleurs). Les poulets arrivent sur l’exploitation le jour de leur naissance et ont accès à un parcours extérieur d’environ 1ha dès leur 43ème jour. Ils sont élevés pendant 81jours minimum, conformément au cahier des charges «Label Rouge».

Ledit cahier impose également la surface du parcours extérieur: 2m²/individu. Des contrôles inopinés ont lieu ponctuellement sur la ferme afin de s’assurer du respect de cette surface, de même que de la présence d’arbres en suffisance dans le parcours extérieur.

Quant aux pintades, elles accèdent à l’extérieur quelques jours plus tard et restent sur la ferme durant 94jours au minimum.

«Nous élevons des poulets ou des pintades selon les besoins de la coopérative. Parfois, les deux poulaillers sont occupés par la même espèce, parfois l’un accueille des pintades tandis que des poulets séjournent dans le second», éclaire encore Valérie.

En période de fêtes, quelques coopérateurs dédient leurs infrastructures aux dindes (140jours minimum) ou chapons (150jours minimum, avec une finition au lait cru durant trois semaines), toujours sous «Label Rouge». Il en va de même des poulets bio qui figurent aussi au catalogue des «Fermiers de Janzé».

Un vaccin tant attendu

Les poulaillers riment avec confort, pour les volailles mais aussi leurs éleveurs. À l’intérieur, on retrouve plusieurs perchoirs et un système de chauffage. «À leur arrivée dans le poulailler, les poulets bénéficient d’une température de 30ºC, que l’on va progressivement réduire jusqu’à leur 40ème jour. Pour les pintades, on démarre 2ºC plus haut, pour atteindre 24ºC en fin de période de chauffe.» Seul bémol: le recours au gaz, dont la consommation est relativement élevée en hiver.

Problème qui se pose moins pour l’électricité. La ferme est, en effet, équipée de plusieurs dizaines de panneaux photovoltaïques perchés sur un mat, lui-même couplé à un tracker. Ce dernier permet de suivre le mouvement du soleil tout au long de la journée et, par conséquent, de maximiser la production d’électricité. De quoi fournir l’énergie nécessaire à l’éclairage des poulaillers mais aussi à l’atelier lait (robots de traite, tank…). Quant aux éventuels surplus, ils sont revendus sur le marché.

Chaque bâtiment est équipé de rideaux latéraux. L’un est manuel, tandis que l’autre est automatique et couplé à une sonde permettant son ouverture et sa fermeture en fonction des conditions extérieures. Une alarme avertit les éleveurs en cas de dépassement des températures dans l’un des poulaillers.

Outre le gîte, il y a le couvert… La ration des volailles repose sur le blé et le maïs. La protéine est apportée sous forme de soja non-ogm. Aucun antibiotique ne leur est administré. «En cas de problème, nous optons pour des vitamines. Par ailleurs, en disposant d’un accès à l’extérieur, les volailles montrent davantage de résistance», explique Valérie.

Et Thierry d’ajouter: «En 2023, une bande n’a pu avoir accès au parcours extérieur en raison de la grippe aviaire. Cela s’est traduit par des problèmes de picage… C’est indéniable, les volailles doivent avoir accès au parcours extérieur. Le plein air, c’est ce qui fait la différence… et la qualité de nos volailles!»

Si aucun antibiotique n’est donné aux poulets et pintades, précisons qu’un programme de vaccination est suivi. Au couvoir, les poussins sont vaccinés une première fois contre la maladie de Gumboro et la maladie de Newcastle. Trois semaines plus tard, un second vaccin contre cette maladie leur est administré. «Nous attendons avec impatience que le vaccin contre la grippe aviaire soit, lui aussi, disponible.» Actuellement, ce dernier est, en effet, exclusivement dédié aux élevages de canards, ce qui n’est pas suffisant pour rassurer le couple d’éleveurs…

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