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Une récolte de colza très hétérogène liée aux extrêmes climatiques

En colza d’hiver, la campagne écoulée a connu d’importants contrastes en raison des conditions météorologiques fluctuantes : sol sec à l’implantation, printemps froid et humide, conditions sèches puis pluvieuses à la récolte… Avec pour résultats une récolte très hétérogène et des rendements inférieurs aux attentes.

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Avec l’été 2022 marqué par une extrême sécheresse et des températures caniculaires, les sols très secs ont rendu difficile le travail du sol pour le semis du colza d’hiver. Les levées des premiers champs semés en août, dans le sec, ont été irrégulières. Malgré une moisson terminée tôt, il a parfois fallu attendre le retour de quelques pluies avant de poursuivre les semis début septembre.

Les pluies, plus régulières en septembre, et quelques orages ont apporté l’eau nécessaire à la germination et à la levée de la culture. Les limaces en ont profité pour faire leur retour.

Après un mois de septembre automnal et pluvieux, octobre et novembre ont été plus chauds que la normale, ce qui a permis à la culture de bien se développer durant l’automne. Quelques élongations de tige ont même été observées.

Les altises ont été présentes à l’automne, avec des différences selon les parcelles. Les morsures ont été plus fréquentes début octobre et les larves ont été nombreuses à creuser des galeries au printemps dans les tiges, ce qui a entraîné une fragilité des plantes en fin de cycle, dans le cas des parcelles non récoltées avant l’épisode pluvieux et venteux de fin juillet.

L’hiver 2022-2023 a été en général doux et sombre, entrecoupé toutefois de trois périodes de gel intense (début décembre, mi-janvier et début février). Les pluies, de retour en hiver ont permis de recharger les nappes. Il y a eu très peu de neige.

Vue d’une parcelle de colza d’hiver en fleur touchée  par un épisode de gel nocturne, le 26 avril dernier.
Vue d’une parcelle de colza d’hiver en fleur touchée par un épisode de gel nocturne, le 26 avril dernier. - Cepicop

Des charançons de la tige dès février

Février a été particulièrement sec, laissant penser que l’année 2023 serait à nouveau une année de sécheresse. Suite aux températures douces mi-février, les premiers vols de charançons de la tige ont été observés, soit une arrivée très précoce dans la culture.

Le printemps a été particulièrement froid et humide, avec des conditions peu favorables aux vols de méligèthes. Le vent du N-NE a également été très présent.

Une piqûre de charançon de la tige engendre de graves dégâts, en témoigne  cette tige courbée suite à son éclatement. Elle ne se redressera pas !
Une piqûre de charançon de la tige engendre de graves dégâts, en témoigne cette tige courbée suite à son éclatement. Elle ne se redressera pas ! - Cepicop

Les méligèthes ont été observés en quantités variables avant la floraison, qui a démarré en avril sous des conditions moins favorables (pluies et gel nocturne) qu’au mois de mai, nettement plus ensoleillé et sec. Le colza d’hiver était de grande taille cette année suite à la disponibilité en eau, contrairement aux années précédentes, caractérisées par des printemps secs.

Grâce à cette météo favorable en de mai, les abeilles ont pu en profiter et le colza a connu une bonne fécondation.

Une récolte entamée précocement

Juin, très chaud et ensoleillé, avec une vague de chaleur au début du mois, a connu peu de jours de pluie mais à forte intensité selon les régions. L’accélération de la maturité des céréales et du colza a permis de démarrer la récolte précocement, fin juin pour l’escourgeon et début juillet pour les premières coupes de colza, suivies par une majorité de la récolte entre le 20 et le 22 juillet, avant d’être interrompue pendant près de trois semaines.

Les fortes pluies, accompagnées de vent pendant cette période, ont entraîné par endroits une verse en céréales mais aussi du colza encore en place. Il faut noter que les tiges avaient été fragilisées par la présence de galeries d’insectes.

Malgré les importantes pluies reçues (environ 150 l/m²), le colza a bien montré sa résistance à l’égrenage, grâce à l’évolution génétique variétale.

Des rendements inférieurs aux attentes

Les résultats de la récolte 2023 sont très hétérogènes, avec des rendements inférieurs aux attentes. Les grains à la récolte présentaient une petite taille, sans doute suite aux stress hydrique et thermique connus en fin de cycle. Les pieds étaient généralement plus secs que lors des années précédentes.

Dans les essais variétaux implantés à Gembloux et à Dorinne, les récoltes ont été réalisées les 21 et 22 juillet, avant l’arrivée des pluies interrompant la moisson. Les résultats obtenus indiquent le bon potentiel de la culture. Les variétés testées sont toutes récentes et permettent de bénéficier des progrès apportés par la génétique.

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Christine Cartrysse

Cepicop

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