Commission européenne: premier feu vert parlementaire pour Hoekstra et Sefcovic
Les réponses envoyées par Maros Sefcovic et Wopke Hoekstra, les deux candidats à la reprise des compétences de l’ex-n°2 de la Commission européenne Frans Timmermans, aux questions écrites des eurodéputés, ont permis de réunir le soutien de deux tiers des coordinateurs de la commission de l’Environnement du Parlement européen, a annoncé le président de cette dernière, Pascal Canfin.
«Leurs réponses à nos questions ont été jugées positivement: clarté sur l’objectif climatique 2040, clarté sur les textes législatifs en cours: le Pacte vert est en marche, nous continuons à délivrer des résultats», a affirmé le Français.
Le social-démocrate slovaque Maros Sefcovic (S&D), déjà vice-président de la Commission, a été auditionné mardi matin par la commission ENVI en vue de reprendre en main le Pacte vert européen.
Le chrétien-démocrate Wopke Hoekstra (PPE), ex-ministre des Affaires étrangères des Pays-Bas, avait lui été auditionné la veille pour reprendre le poste de commissaire à l’action pour le climat.
Malgré leurs nombreux engagements pris devant les eurodéputés, ils n’avaient pu réunir la confiance des deux tiers des coordinateurs de groupes politiques, qui leur avaient soumis des questions complémentaires.
Leurs candidatures étaient apparues liées dès lors que les deux plus grandes familles politiques du parlement, le PPE (conservateurs) et le S&D (socialistes), avaient critiqué le candidat de l’autre famille, et qu’elles nécessitaient un soutien plus large que celui de la seule «coalition Von der Leyen» (PPE, S&D, Renew).
Les Verts/ALE, qui s’étaient montré plus virulents à l’égard de M. Hoekstra, ont finalement apporté leur soutien aux deux candidats.
M. Sefcovic a fourni un calendrier jugé clair sur le dépôt de projets de législations attendues, concernant les microplastiques, la protection des animaux durant le transport, la gestion forestière, etc. Il a confirmé qu’il défendrait à Bratislava aussi l’embargo énergétique à l’encontre de la Russie, une préoccupation de certains élus après la victoire électorale le week-end dernier du populiste pro-russe Robert Fico, issu du même parti que M. Sefcovic.
Quant à M. Hoekstra, il a mis par écrit son engagement à défendre l’objectif 2040 d’une réduction des émissions de gaz à effet de serre d’au moins 90% par rapport à 1990. Il a aussi confirmé qu’il demanderait à l’un de ses anciens employeurs, le consultant McKinsey, de fournir la liste des missions qu’il a menées pour lui.
«Grâce à la pression des Verts, faire une pause sur le climat et le Pacte vert n’est plus d’actualité, et cela correspond à ce que la science appelle de ses vœux», a affirmé l’eurodéputée belge Sara Matthieu (Groen).
«Au départ, la Commission ne voulait envisager que des réductions de 60 à 90%, ce qui aurait vraiment freiné notre politique climatique. Nous avons évité cela. Ne rien faire face à la crise climatique est antisocial», a-t-elle ajouté. Elle souligne aussi les concessions engrangées sur la sortie des subventions aux énergies fossiles et la fin progressive des carburants fossiles.
Un vote final par bulletin secret, nécessitant la majorité simple, est attendu en plénière jeudi. Le Parlement européen ne peut pas bloquer ces nominations, mais son avis doit être pris en compte par la Commission, et les deux hommes auront besoin du Parlement pour faire aboutir plusieurs dossiers en cours, si bien qu’un vote négatif - désormais peu probable - minerait leur candidature.
