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Êtes-vous dans un jour sans?

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Il y a des jours sans, des jours sans fin, des jours sans toi. On a aussi le mois sans alcool, la journée sans voiture et la journée (carrément internationale) sans viande. 24 heures ne suffisant apparemment plus, voici donc la semaine sans viande, qui a débuté le 23 octobre.

Car manger de la viande, c’est désormais un crime climatique, un écocide, c’est pire que le nucléaire ! Parce qu’une vache rote du méthane, pète du dioxyde de carbone et mange du soja transgénique qu’on fait pousser à la place de la forêt amazonienne à grands coups de pulvérisations d’engrais. Et ne faut-il pas 15.000 litres d’eau pour produire un malheureux kilo de viande, comme le martèlent les écologistes ?

Les végétariens, végétaliens, ou, pire, les végans (qui achètent des ersatz de steaks ulta-transformés), crient haro sur le baudet, pardon, sur le cochon. Partis en croisade en brandissant l’étendard de la sauvegarde de la planète, zappant le fait que sans élevage, pas de prairies, de puits de carbone, de zones humides, de bocages, tous ces milieux ouverts où la biodiversité prospère. Sans compter la magnifique variété de paysages de notre Wallonie que l’on doit à l’heureux mariage entre culture et élevage. Porter un projet véritablement écologique, ne serait-ce pas, plutôt, défendre l’accès de tous à une viande de qualité, issue d’élevages familiaux dont les bêtes sont élevées à l’herbe, bien loin des cheptels de 50.000 têtes comme on en trouve aux États-Unis ou en Amérique du sud ?

On apprend par ailleurs que chez nous, en Belgique, 25 restaurants dont trois étoilés, ont décidé de bannir la viande de leur carte respective durant cette semaine. Un caprice de bobos urbains et de nantis, ceux-là même qui plébiscitent le quinoa venu du bout du monde dans leur assiette. Ceux-là même qui clament leur amour des animaux dont ils n’ont pourtant pas le monopole. Ceux-là même qui se muent en policiers de la consommation d’un aliment qu’ils jugent excessive et dangereuse. Nombreuses sont pourtant les personnes, dans ce pays, qui aimeraient bien, elles, manger de la viande mais n’en ont pas les moyens. Les pétitionnaires anti-viandes, les célébrités et autres influenceurs, ces paraclets des temps modernes qui multiplient les injonctions sentencieuses et tancent les mangeurs de viande au nom de la planète (laquelle a bon dos) ne sont pourtant pas les derniers à sauter dans un avion plusieurs fois par an. On passera donc sur leur bilan carbone désastreux.

Consommés avec modération, un bon verre de rouge et une entrecôte de la même couleur font honneur à notre patrimoine culinaire belge et européen ainsi qu’à notre équilibre alimentaire mâtiné d’une touche de plaisir gourmand. Ne nous en privons pas !

Marie-France Vienne

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