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Dossier spécial boiteries : HappyMoo:«Ce n’est pas une fatalité!»

Mieux vaut prévenir que guérir… Et quand il est question de boiterie, ce proverbe tombe à pic. Car oui, plusieurs mesures de prévention existent pour limiter le nombre de vaches souffrantes.

Temps de lecture : 3 min

Dans son étude intitulée « Les boiteries : tout sauf une fatalité ! », l’étude HappyMoo s’est penchée sur les différents facteurs de risque liés aux boiteries et sur les gestes de prévention que les éleveurs peuvent réaliser. Une liste que nous avons parcourue avec l’expert en pédicure bovine, Yves Loric.

Voici, donc, les principales mesures à mettre en place, selon les scientifiques de HappyMoo.

Un bâtiment approprié au troupeau

Nettoyer régulièrement les aires d’exercice et de vie (ébousage, paillage…).

Veiller à bien régler les logettes.

Avoir une logette par vache, suffisamment de place au cornadis et aux abreuvoirs.

Le recours à des tapis ou matelas améliore le confort, mais peut conduire à un défaut d’usure des onglons, a fortiori si l’animal ne sort pas. Veiller à un bon positionnement des matelas ou tapis pour que les animaux ne se blessent pas au niveau du seuil de logettes.

Des systèmes de revêtement des sols à l’entrée des pâtures existent désormais.

Ne pas oublier de neutraliser les bétons neufs dont le pH basique peut être agressif pour la sole. Utiliser du vinaigre à raison de 5l de solution diluée pour 100 m². La solution est à diluer au 1/10e (1l de vinaigre pour 10l d’eau). À faire dans les quatre semaines après le coulage. N’introduire les animaux que dix jours plus tard. « Je l’ai conseillé il y a quelque temps, quand c’est un bâtiment neuf, je le vois directement dans les pieds car les talons s’usent davantage quand les sols sont plus agressifs », indique à ce propos Yves Loric.

Ne pas avoir des pentes de sols supérieures 5 %.

La conduite d’élevage : ne pas laisser les animaux piétiner

Vérifier systématiquement l’absence de maladie de Mortellaro dans l’élevage vendeur et sur les animaux à introduire. « Un seul animal peut contaminer tout un troupeau », rappelle-t-il.

Ne pas laisser les animaux piétiner plus d’1h30 que ce soit à la traite ou au cornadis. Il faut aussi prêter attention au manque d’exercice des bêtes.

Un parage régulier et adapté

Faire réaliser un parage fonctionnel régulier de tout le troupeau. Tous les deux mois, une partie du troupeau peut ainsi être parée, en prenant par exemple les animaux en fin de lactation (boiteux et non boiteux) et en y ajoutant les animaux boiteux ou suspectés de l’être, indique l’étude.

Participer à une formation « parage » avant toute intervention sur les animaux.

Les pédiluves, vecteur de contamination

HappyMoo indique également que des pédiluves mal utilisés sont un vecteur de contamination, et donc de moins en moins recommandés.

Il faut aussi éviter les tapis mousse impossibles à nettoyer et à désinfecter et qui permettent rarement une imprégnation suffisante du pied jusqu’aux onglons accessoires. Il y a lieu de préférer des systèmes de jet d’eau basse pression en sortie de salle de traite pour nettoyer les pieds.

Une alimentation équilibrée et riche en fibres

Veiller à une alimentation équilibrée en énergie et en azote, et minéralisée. « À ce propos, l’erreur la plus fréquente est le manque de fibres dans les rations », ajoute Yves Loric.

Si la corne est trop molle, des cures de biotine sont intéressantes si elles sont faites sur a minima 6 mois à raison de 20 mg par vache par jour.

Ne pas négliger l’accès à l’eau en quantité (10 cm par vache, au moins un abreuvoir pour dix vaches…) et en qualité.

Les zones d’abreuvement mal agencées ou limitées deviennent des zones de compétition, d’où un risque traumatique et un temps prolongé debout. De plus, l’eau contribue au bon déroulement des fermentations ruminales.

Un dernier conseil prodigué par le pareur bovin ? « Il faut aussi être vigilant par rapport à la génétique. Il ne vaut mieux pas garder les femelles des vaches qui sont tout le temps boiteuses », conclut-il.

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