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Viande bovine: stabilité des prix et hausse de la demande

En Europe, la proximité entre le Ramadan et Pâques a permis de soutenir la demande de viande. Même si les abattages ont diminué, les prix sont ainsi restés stables, et ont même augmenté dans certains pays, pour les différentes catégories de bovins. Pour les vaches réformées, là aussi le marché se maintient, alors qu’on assiste à une diminution du cheptel dans l’Union et à une faiblesse de l’offre.

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Pour ce mois de mars , chez nos voisins français, le commerce extérieur a été modéré. En effet, les importations de viande bovine ont été en retrait, tandis qu’en janvier, les exportations ont été légèrement supérieures comparé au début 2023. Ainsi, celles-ci ont été en hausse vers la Grèce, l’Allemagne, et chez nous en Belgique.

Concernant les jeunes animaux, la relocalisation de l’engraissement en France semble avoir porté ses fruits en ce début d’année. Ainsi, le nombre de jeunes bovins (JB) abattus était en augmentation de près de 2 % par rapport 2023 d’après l’indicateur hebdomadaire de Normabev, dont plus 1,9 % pour les viandeux et plus 1,6 % pour les laitiers. Les abattages de génisses étaient également dynamiques (une augmentation de 3,5 % comparé à 2023) de même que ceux de bœufs (plus 1,6 %).

Ces derniers compensent en partie la diminution des réformes allaitantes (moins 7,9 %). Tandis que les laitières ont été presque stables d’une année à l’autre grâce à des entrées de génisses plus dynamiques en début d’année. Au total, sur huit semaines, le nombre de gros bovins abattus affiche une baisse très modérée de moins 1,4 %.

Les jeunes bovins en Europe : des prix soutenus

Pour les jeunes bovins, en Europe, on observe des abattages en recul ainsi qu’un manque de viande, d’une part, mais un dynamisme pour les marchés méditerranéens, d’autre part. Cela a permis de garder les prix stables, voire en hausse dans les principaux pays producteurs.

En Italie, la rareté de l’offre, suite à la diminution des envois de broutards français l’année dernière, continue d’exercer une pression à la hausse sur les prix des jeunes bovins. Par exemple, en semaine 11, le prix du mâle limousin Extra était de 3,80 €/kg vif (soit une augmentation de 2 % par rapport à 2023). De plus, les abattages de jeunes bovins et de génisses italiens ont diminué. En effet, sur l’ensemble de l’année 2023, le recul s’est établi à moins 6 %, soit 1.350.000 têtes, mâles et femelles confondus.

Direction l’Espagne à présent où la récente ouverture du marché algérien a soutenu les prix des JB en ce début d’année. Cela a permis de compenser une demande intérieure assez faible à cause de l’inflation.

Du côté de l’Allemagne, les cours des jeunes bovins étaient relativement stables après les hausses observées fin 2023. Ainsi, le jeune bovin R cotait 4,96 €/kg éc. Il est donc proche de son niveau de 2023 (plus 1 %) mais en recul par rapport à de 2022 (moins 5 %).

Toujours à l’est, en Pologne, les abattages de jeunes bêtes ont nettement reculé en 2023, faute de veaux disponibles à engraisser.

Veaux de boucherie : les Pays-Bas, leaders mondiaux

Concernant les veaux de boucherie, en France, au mois de février, les sorties étaient dynamiques. Les poids carcasses étaient proches de l’année précédente et les âges pour aller à l’abattoir sont revenus à un niveau plus habituel, autour de 184 jours, contre 3 à 4 jours d’écart depuis l’automne. D’après les opérateurs, les mises en place pour les abattages de ce début d’année avaient été prudentes, et le retard de sortie subi en septembre du fait de la chaleur a été mis à profit pour les étaler en reportant des lots jusqu’à début 2024. Au total, ce sont donc 85.000 veaux qui ont été abattus en février, soit un léger repli de 0,5 % par rapport à 2023.

Quant aux prix, ils sont restés relativement fixes pour le mois de mars. Ainsi, en semaine 11, le veau de boucherie rosé clair O élevé en atelier cotait 7,27 €/kg éc, en baisse de 7 cents sur quatre semaines et proche de son niveau de 2023 (moins 2 % ou moins 14 cents). Le veau rosé clair R élevé en atelier suivait une tendance similaire, à 7,52 €/kg éc (une diminution de 3 cents en quatre semaines et moins 3 % comparé à 2023).

Toujours pour ces viandes, et en Europe, la proximité entre le Ramadan (qui a débuté le 10 mars) et Pâques (le 30 mars) a permis de soutenir les cours. D’après la presse spécialisée, les intégrateurs font à présent face à une baisse de la disponibilité en veaux laitiers allemands et néerlandais. Cela conduit à une hausse des cours, et ce malgré l’importation irlandaise.

Aux Pays-Bas, en décembre, les abattages étaient en recul à 121.000 têtes, soit moins 4,9 % par rapport à 2022. L’augmentation des poids carcasses à 155,7 kg éc en moyenne, soit une augmentation de 4,2 % comparé à 2022. Les volumes abattus ont été maintenus à 19.000 téc sur le mois, soit moins 0,9 % par rapport à 2022, mais une diminution de 8 % comparé à 2021.

Ce pays a, d’ailleurs, confirmé sa place de leader mondial de la production de veaux de boucherie l’année passée. Ainsi, au total, 1,4 million de bêtes sont parties pour l’abattoir.

Hausse saisonnière des cours des femelles

En Europe, après leur baisse saisonnière de l’automne, les cours des vaches se redressent dans quasiment tous les États membres conformément à l’évolution saisonnière des réformes, abondantes à l’automne et plus rares au printemps. Seule l’Irlande fait exception avec des abattages très dynamiques. Il s’agit de la conséquence d’un automne-hiver trop pluvieux, ayant entraîné une rentrée à l’étable précoce et l’entame des silos d’herbe. Afin de préserver les stocks de fourrages, les éleveurs ont fait partir davantage de vaches laitières.

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