Une collaboration nord-sud pour la sauvegarde du porc Piétrain

Une nouvelle collaboration, dépassant la frontière linguistique, vient de voir le jour dans le domaine de la génétique du porc belge. En effet, Elevéo et Vlaams Piétrain Fokkerij (VPF) ont décidé de s’unir afin de pouvoir fournir des doses d’insémination à destination des éleveurs et producteurs wallons.

Cet accord entre les deux organismes a été scellé lors du salon Agribex. Ensemble, ils souhaitent simplifier les échanges entre les génétiques du nord et du sud du pays. L’objectif de cette démarche est d’améliorer la richesse du cheptel belge et de perpétrer l’élevage du porc Piétrain.

En pratique, les sélectionneurs des deux régions pourront donc s’échanger des animaux et/ou du sperme.

« Ce partenariat va donner un nouveau souffle au sein de population Piétrain en augmentant la diversité génétique et en améliorant la race pour rester le premier reproducteur terminal sur le marché », indique les organismes. Ils ajoutent : « Le porc Piétrain est un joyau de l’élevage belge. Il est au porc ce que le Blanc-Bleu Belge est au bovin. Ses qualités viandeuses ont fait de lui sa renommée mondiale, en particulier dans les pays voisins où se produit aujourd’hui de la génétique Piétrain, issue des meilleures lignées des éleveurs », poursuivent les associations d’éleveurs.

Notons queVPF, au nord du pays, et Elevéo au sud, sont chacune, sur leur zone d’activité, en charge de la conservation, de la promotion et de l’amélioration de la race Piétrain. Les deux structures s’occupent de cette race locale, avec les sélectionneurs et les centres d’insémination, afin de conserver son riche patrimoine génétique.

« Pour faire face à la concurrence de sociétés privées produisant des porcs de type Piétrain, et limiter les possibilités de ces structures de se procurer la génétique produite par ses éleveurs, le VPF a eu tendance ces dernières années à restreindre les échanges de reproducteurs en dehors de ses membres. Cela a conduit à rendre quasi nuls les échanges de génétique entre les éleveurs du nord et du sud ». Mais désormais grâce à cette collaboration, les organismes espèrent préserver le Piétrain.

Pour rappel, cette race est apparue au début du 20e siècle dans la province du Brabant wallon. Mais si le Piétrain fait partie intégrante de notre patrimoine, les éleveurs étaient de plus inquiets face à son déclin. De plus, le 30 septembre dernier (voir Le Sillon Belge du 5 octobre), ils avaient reçu un coup dur avec la fermeture du Centre d’insémination artificielle porcine d’Argenteau.