Accueil Editos

Réparer les blessures

Temps de lecture : 2 min

D’un côté, il y a ces lapins, cochons, oiseaux… recueillis et dorlotés par le refuge « Animal sans toit », installé à Faimes. De l’autre, il y a ces femmes et ces hommes qu’accompagne avec bienveillance l’association « Nos oignons » à Bruxelles et en Brabant wallon. Avec un point commun : être aux côtés de celles et ceux, êtres humains ou animaux, que la vie a blessés.

Aujourd’hui encore, les refuges sont plus que nécessaires en Wallonie. Outre la prise en charge d’animaux abandonnés ou saisis, ils assurent un rôle de sensibilisation. Rôle d’autant plus essentiel que trop nombreux sont les Wallons et Wallonnes à ne pas avoir conscience des lourdes responsabilités (et, parfois, des coûts) que représente l’accueil d’un animal de compagnie au sein de leur famille. Rôle qu’ils complètent ponctuellement par une mission de soutien à destination du monde agricole. En effet, certains éleveurs se retrouvent parfois dépassés, voire submergés, par leur travail en raison d’un « accident de vie » qui ne leur permet plus de subvenir pleinement aux besoins de leur cheptel. Dans ces cas également, les refuges peuvent intervenir, sans porter de jugement sur la situation.

L’asbl « Nos oignons », pleinement inscrite dans l’agriculture sociale comme d’autres en Belgique, œuvre grâce au maraîchage à la réinsertion d’hommes et de femmes à qui la vie n’a pas toujours fait de cadeau. Qu’ils aient vécu un long séjour en hôpital, qu’ils aient arpenté les rues durant plusieurs mois, qu’ils aient traversé une cure de désintoxication… ou, tout simplement, qu’ils aient besoin de compagnie. Toutes et tous ont l’opportunité de bénéficier d’une nouvelle chance, de retrouver confiance en eux, de faire quelque chose de leur main, de rencontrer d’autres personnes malmenées par un quotidien qu’elles souhaiteraient plus ensoleillé.

Ces associations ne bénéficient toutefois pas toujours de la vitrine qu’elle mérite. Quant à leur financement, il dépend de dons, de mécènes ou de subsides dont la pérennité n’est qu’aléatoire. L’établissement de leur budget annuel est une période de tous les dangers, qui rappelle à quel point leur existence ne tient qu’à un fil. Faudra-t-il qu’elles disparaissent pour que l’on se rende compte à quel point elles sont essentielles ?

Aujourd’hui, ces asbl méritent d’autant plus que l’on porte notre attention sur elles, que l’on mette le doigt sur les problématiques qu’elles rencontrent mais aussi que l’on salue leur travail quotidien permettant de réparer, autant que faire se peut, les blessures de la vie.

Jérémy Vandegoor

A lire aussi en Editos

Voir plus d'articles