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Echos de la moisson en Hesbaye sèche, avec Claude Bodson

Brève rencontre avec le président de la bourse de Liège. Après la gifle de l’an dernier, les escourgeons ont retrouvé des couleurs.

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Cette année, dans de nombreuses situations, l’escourgeon a été une culture très facile à conduire lorsqu’il a été semé dans de bonnes conditions et bien alimenté en termes de fertilisation azotée. « La pression parasitaire n’a pas été particulièrement forte. La floraison et la fécondation se sont déroulées dans de bonnes conditions. Autant d’éléments positifs à l’expression du potentiel des variétés. Certes, il a fait sec, mais les années sèches sont rarement mauvaises pour les céréales. L’excès d’eau est toujours plus néfaste, observe Claude Bodson, président de la bourse de Liège.

« À la sortie de l’hiver, malgré généralement de bonnes réserves en azote dans le profil des sols – mais vu sa lente mobilisation en conditions peu poussantes – un bon apport d’azote minéral solide commencé dès la mi-février s’est parfois avéré bénéfique et s’est traduit par des gains de rendement par rapport à des premiers apports plus tardifs. »

Claude Bodson: «Entre sécheresse et humidité, le sec est un moindre mal.»
Claude Bodson: «Entre sécheresse et humidité, le sec est un moindre mal.» - M. de N.

À travers la Wallonie, les rendements sont globalement satisfaisants partout, sauf dans les terres hétérogènes, présentant des défauts de structure, à cailloux, trop séchantes, les crêtes d’argile… Sur les terres plus difficiles, les soucis ont commencé en réalité dès l’implantation de la culture, il faisait sec et l’on observait déjà un manque de plantes. Et sur ces plages, dans les parcelles concernées, la situation ne s’est jamais améliorée et les rendements s’en ressentent.

En fonction des parcelles, des qualités et conditions d’implantation, des précédents culturaux, de l’état structural des sols…, on observe des différences de rendement.

En Hesbaye sèche

Dans cette région très favorable, les premiers escourgeons ont été battus vers le 22 juin, puis le 26-27 juin, de même que le 30 juin, mais c’est réellement les 4, 5 et 6 juillet que 80 % des surfaces ont été récoltées.

Les rendements oscillent de 8,5 t/ha dans les moins bonnes situations à quelque 11 t/ha dans les meilleures parcelles, c’est-à-dire dans les terres bien hétérogènes, profondes, à bonne structure. Les poids spécifiques réalisent également d’excellents scores : entre 64 et 71,5 kg/hl. Autrement dit, on a récolté des escourgeons très lourds, faciles à battre et à ébarber. En termes d’humidité, pour les toutes premières réceptions, il a parfois été nécessaire de sécher quelque peu pour garantir la bonne conservation des lots. Mais ensuite, ce ne fut absolument plus nécessaire ; lors des 3 derniers jours de récolte, avec le soleil, la teneur en humidité pouvait chuter en quelques heures de 14,5 à 11,5 %.

Les pailles sont de bonne qualité et relativement abondantes. Le problème a été de les rentrer bien sèches. La météo annonçant de fortes pluies, elles ont parfois été rentrées un peu tôt, par mesure de précaution. Quelques heures supplémentaires de fort soleil auraient sans doute été idéales.

Propos recueillis par

M. de N.

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