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Un label pour les fruits de vergers hautes tiges

Ciblant les pommes, poires, prunes, cerises, noix et châtaignes, ce nouveau label certifie le mode de production des fruits issus de vergers hautes tiges et en garantit la traçabilité, de l’arbre aux consommateurs.

Temps de lecture : 4 min

Depuis plusieurs années, l’asbl Diversifruits œuvre pour la sauvegarde et la valorisation des vergers hautes tiges, avec l’appui de la Fédération des parcs naturels de Wallonie et du Centre wallon de recherches agronomique (Cra-w). Cette association est devenue le trait d’union entre le monde de la recherche et les acteurs de terrain en Wallonie, participant activement au renouveau des vergers hautes tiges sur son territoire.

Depuis 2021, ces trois acteurs ont renouvelé leur collaboration autour d’un projet commun, Wal-4-fruits, dans la continuité du projet Diversifruits, qui avait pour objectif de redévelopper la filière vergers hautes tiges. Ces deux projets ont abouti à la création d’un label : « Vergers vivants ».

Selon des critères précis

Le label Vergers vivants assure une production de fruits sans utilisation de produits phytopharmaceutiques, possible grâce à une conception et une gestion différenciées concourant à éviter tout traitement de lutte.

Il certifie une culture de fruits basée sur des vergers hautes tiges, constitués d’arbres autonomes, inclus dans un écosystème diversifié et riche en biodiversité, portant des fruits de variétés robustes, tolérantes aux maladies et d’origine ancienne ou de création récente. À ces éléments, vient s’ajouter une gestion judicieuse des arbres et du couvert herbagé. Les fruits concernés par la labellisation sont les pommes, poires, prunes, cerises, noix et châtaignes.

Il veille également à ce que ce mode de production s’intègre toujours dans une logique de diversification, c’est-à-dire que le verger fasse partie d’une polyculture, soit en complément à du pâturage, à du maraîchage ou à une culture.

Pourquoi un label pour les vergers hautes tiges ?

Vergers vivants a pour objectif de certifier le mode de production de fruits basé sur le verger hautes tiges et d’en garantir la traçabilité, du verger au consommateur.

Parfois encore présents comme trace d’une production passée, les vergers hautes tiges ne sont souvent plus considérés comme des lieux de production. Arrachés dans les années d’après-guerre, ils ont été progressivement remis en avant, tout d’abord pour leur richesse environnementale et patrimoniale. En parallèle, depuis quelques années, un travail est effectué afin de faire prendre conscience de leur potentiel de production, et de leur redonner une place dans la culture fruitière.

Le label Vergers vivants doit être un des outils disponibles pour permettre une meilleure valorisation des vergers hautes tiges.

Quels intérêts pour les fruiticulteurs ?

Les plus-values attendues du label pour les producteurs visant une valorisation économique de leurs vergers hautes tiges, et plus largement pour l’ensemble des acteurs souhaitant valoriser leurs fruits, sont : une communication commune portée par l’asbl Diversifruits, de la visibilité et une reconnaissance pour la filière auprès des consommateurs et des pouvoirs publics, du conseil et des échanges entre acteurs de la filière et une meilleure valorisation économique de leurs produits.

Les acteurs concernés par ce label sont donc principalement les producteurs ayant en gestion un verger hautes tiges avec un objectif de production, mais également les transformateurs développant une gamme de produits transformés à partir des fruits de ces vergers.

Selon un cahier des charges

Pour permettre ces plus-values, le label Vergers vivants a décidé de s’inscrire dans la lignée des cahiers des charges « Qualité Plus », soutenus par la Région wallonne.

En plus des critères de bases imposés par le label « Qualité Plus », Vergers vivants se démarque par diverses obligations dont l’interdiction de tout traitement phytosanitaire, que ce soit en production ou lors du stockage, l’utilisation de variétés robustes, tolérantes aux maladies sur des arbres vigoureux associés à des pâtures ou des cultures (grande culture ou maraîchage), la nécessité de diversité au sein des variétés présentes dans le verger et la présence d’aménagements en faveur de la biodiversité, avec une importance donnée à la présence de haies et de nichoirs.

« Ces obligations entraînent des retombées positives en termes d’impact sur la santé humaine et l’environnement, de bien-être animal, d’approvisionnement local, de qualité organoleptique et sanitaire des produits, d’éthique et de responsabilité sociétal de la part des acteurs de la filière », expliquent les partenaires du projet.

Pour certifier les productions, le cahier des charges sur lequel repose le label est contrôlé au minimum une fois tous les trois ans par un organisme certificateur indépendant. En parallèle de cette certification, l’asbl Diversifruits met en place des visites de suivi au niveau des producteurs pour les conseiller et les accompagner dans l’acquisition de bonnes pratiques. Ce fonctionnement a un coût, qui pourra être compensé par une aide à la certification pour les acteurs de la filière éligibles.

Info : www.vergers-vivants.be.

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