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La désinformation: une arme redoutable pour attaquer les agriculteurs et leur production d’excellente qualité

Démocratie, que signifie encore ce terme aujourd’hui. Cette souveraineté du peuple, représenterait-elle encore 50 % auxquels il faudrait ajouter 40 % de particratie et 10 % de dictature. On pourrait croire que ce triste cocktail soit la réalité actuelle alors qu’une autre menace guette tant les agriculteurs que les consommateurs : la désinformation. Elle se traduit par une ingérence dans la façon de penser de la population. Cela pourrait s’appeler la « désinfocratie ».

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Ce n’est pas tout à fait neuf car en 1991, selon George Bush, il fallait d’urgence attaquer l’Irak qui disposait d’armes de destruction massive. En 2022, selon Poutine, c’est l’Ukraine qui devait être libérée car elle est occupée par des nazis. Depuis pas mal d’années, les agriculteurs sont sous le feu de dangereux manipulateurs qui, par idéologie, par appât du gain, par ambition politique, ou simplement par recherche de subsides, ont participé à la disparition de 90 % des agriculteurs et d’une grande partie de l’agriculture familiale, tout cela en cinquante ans.

Au nom de la biodiversité, les agriculteurs, en voie d’extinction, ne pourraient-ils pas bénéficier du même statut que les animaux et ainsi, être protégés plutôt que d’être attaqués.

Certains méchants animaux, parfois en surnombre, sont mieux considérés que nous. Voici le menu de ces dangereux prédateurs qui ne favorisent pas toujours la biodiversité.

Comme zakouskis, des œufs de mésanges seront proposés aux pies.

Comme mises en bouche, de petits levrauts seront servis aux corbeaux,

Comme entrée, des cuisses de poulet seront présentées aux renards,

Comme plat consistant, la gigue de chevreuil ou le gigot d’agneau raviront les loups (plus que les éleveurs),

Comme dessert, les merles se régaleront de belles grappes de raisins.

Pendant ce temps les agriculteurs, taillables, corvéables et méprisables à merci, n’auront qu’à bosser sans se plaindre ni de la sécheresse ni de la BCAE 5 et surtout ils devront mettre tout en œuvre pour que leur travail ne dérange pas trop la quiétude des bobos-bisounours.

Comment d’habiles manipulateurs agissent-ils et comment peuvent-ils tromper les consommateurs tout en disant la vérité (ou plutôt une partie de celle-ci) ? Par exemple, ils accusent les bovins ruminants de faire le même dégât à la couche d’ozone que tout le trafic routier (on a évidemment oublié de vous dire que le méthane qu’ils émettent se dégrade dans l’atmosphère tandis que le CO2 y est très stable). Autre exemple de partialité : des capteurs ont été placés dans la cour d’école pour déceler ce que les petites têtes blondes respirent. Alors que plusieurs polluants ont été repérés, on a laissé supposer que tous proviennent de l’agriculture (tout en restant très discret sur les traces de couleurs, solvants, détergents, chlore… provenant sans doute de l’école). Je crois même me souvenir que des traces d’un produit phyto, interdits depuis 10 ou 20 ans avaient été repérées. On pourrait dès lors se demander si ce n’était pas dans le labo que ce produit aurait accidentellement contaminé le capteur !

À cause de cet agribashing permanent, du harcèlement lors des contrôles, du temps passé à la paperasse plus tôt qu’au travail, nous produisons moins de 20 % de nos légumes et à peine 10 ou 20 % du blé panifiable…

Par une nouvelle réglementation, des individus tentent de nous séquestrer dans nos terres clôturées d’une impénétrable bande de 6 mètres de « miscant-russe » tout en nous surveillant par drones et satellites tels des bandits de grand chemin. (Ces outils de contrôle seraient sans doute plus rentables en survolant le parlement wallon quoique l’accès au tunnel leur soit difficile).

Ils étouffent le monde agricole et réduisent la production locale de grande qualité car elle contient 10 fois moins de résidus que les produits importés (ici, on est autorisé à mettre sur mauvaises herbes 1,5 litre/ hectare de roundup et, outre atlantique, on pulvérise 15 l sur le blé, le soja) !

Les agriculteurs et consommateurs devraient citer à comparaître ceux qui sont responsables de la piètre qualité de la nourriture disponible via les produits importés.

La population commence à prendre conscience que ce n’est pas en gênant les agriculteurs et en leur retirant encore 4 % de terre qu’on va réduire le coût du panier de la ménagère. Que les Ministres écolos s’occupent davantage du climat, ce qui limitera l’érosion et surtout qu’ils laissent les Ministres de l’agriculture s’occuper de nous.

Honte à tous ces dangereux détracteurs qui manquent de bon sens. En réalité, Ils mettent à mal la bonne production locale et notre autonomie alimentaire alors que paradoxalement, ils prônent tout cela dans leur discours.

Attention car, selon ce vieil adage, le bac fini toujours par se retourner sur le pourceau.

André Jadin,

agriculteur excédé.

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