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La nécrose apicale de la tomate: assurer une hygrométrie optimale aux plantes pour en limiter les risques

Sur les tomates, les piments, les poivrons ou les aubergines, nous constatons parfois une nécrose de la partie du fruit proche de l’emplacement de la fleur. Nous pouvons observer des signes semblables sur les courgettes ou les concombres.

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L’ampleur de la lésion dépend de la gravité des facteurs en cause. Les cas les moins graves sont visibles par l’apparition d’une petite zone liégeuse à l’intérieur du fruit, près de l’endroit où était attachée la fleur. Les cas graves sont visibles à l’extérieur du fruit et se limitent à une petite zone nécrosée, brunâtre ou noirâtre. Les cas les plus graves amènent une forte altération de plus de la moitié du volume du fruit.

La nécrose apicale proprement dite est physiologique. Mais La partie nécrosée et les zones proches sont sensibles au développement de champignons ou de bactéries phytopathogènes.

La cause ? Un manque important de calcium au niveau de la partie du fruit la plus proche de la fleur. Cela concerne la partie apicale (proche de l’apex) du fruit. Le calcium est un élément minéral peu mobile dans la plante.

Les situations divergent

Plusieurs situations amènent une faible teneur en calcium à ce niveau :

– trop peu de calcium disponible dans le sol. Ce n’est pas le cas le plus fréquent mais si c’est le cas, une analyse de sol détermine l’ampleur de la carence ;

– le sol compacté, les racines des plantes s’y étendant très peu. Le sol est mal exploré par les radicelles. Le calcium est présent mais les radicelles ne peuvent pas en absorber suffisamment ;

–  l’arrosage insuffisant. Le calcium est présent dans le sol, les radicelles sont étendues mais le manque d’eau ne permet pas une absorption suffisante d’éléments nutritifs par la plante ;

– ou l’arrosage insuffisant lors des mois précédents. Quand l’évaporation d’eau et l’absorption d’eau par les cultures sont significativement plus importantes que les apports, nous constatons une remontée capillaire d’eau qui amène des sels dissous et une accumulation des sels dans la partie supérieure du sol. Quand le bilan reste déficitaire sur une longue période, la teneur en sels solubles dans l’eau peut devenir très élevée. Nous constatons alors deux conséquences, une toxicité par excès de sels et un déséquilibre entre les éléments nutritifs. Le calcium est présent, mais les racines ne parviennent pas à fonctionner normalement à cause de teneurs trop élevées en sels minéraux. Les risques de salinités sont bien plus importants sous serres qu’en plein air ;

– les racines affaiblies par des animaux (campagnols par exemple), des champignons pathogènes ou une autre raison ;

– les premiers fruits sont plus souvent atteints. C’est surtout vrai lorsque les arrosages sont réalisés avec de l’eau froide. Au début de saison, par exemple à la mi-avril, la température du sol est basse. Au même moment, la température de l’air est basse la nuit et élevée en serre durant le jour. Il s’ensuit une activité insuffisante des racines alors que la partie aérienne des plantes est déjà bien en croissance. En arrosant avec de l’eau tempérée, nous limitons un peu le problème.

Agir préventivement

En assurant une hygrométrie optimale aux plantes (60 à 80 %), nous limitons les risques de nécrose apicale de manière préventive. L’ombrage ou le blanchiment du toit et de parois des serres exposées au soleil permet de limiter la durée des périodes chaudes et sèches dans la serre.

Les protections contre les vents chauds et secs vont dans le même sens.

La fertilisation équilibrée permet d’apporter suffisamment de calcium et d‘éviter les excès en azote.

Les pH du sol entre 6,5 et 6,8 conviennent bien.

Dans les serres et sous abris, l’apport global en eau doit être suffisant pour éviter la salinité excessive.

Le paillage du sol est positif, il permet une meilleure stabilité de l’humidité du sol.

Un bon développement des racines est la base d’une bonne exploration du sol et donc d’une large utilisation des réserves en calcium disponible. Cela signifie qu’il faut une bonne structure, un sol aéré et décompacté.

F.

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