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Baisse des abattages et remontée des prix pour les jeunes bovins

Avec l’arrivée des températures plus fraîches et la préparation des fêtes de fin d’année, les cours des jeunes bovins repartent à la hausse chez nos voisins européens. Concernant les vaches de réforme, on enregistre une baisse des cotations saisonnière.

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En Italie, les cotations des jeunes bovins mâles et femelles à la bourse de Modène ont gagné 6 centimes/kg vif sur les deux dernières semaines. De plus, l’entrée dans l’automne a permis de revaloriser les quartiers avant, qui ont gagné 30 centimes/kg sur les deux dernières semaines. L’approche des fêtes de fin d’année va par ailleurs permettre de valoriser les carcasses de qualité.

Les sorties de jeunes bovins restent, elles, limitées. La baisse des disponibilités en broutards français, liée à la décapitalisation et à un engraissement plus dynamique en France, a, en effet, réduit les mises en place en Italie depuis plus d’un an.

En septembre, le nombre d’abattages de jeunes bovins mâles (65.000 têtes, -5 % par rapport à 2022) et femelles (51.000 têtes, -7 % par rapport à 2022) a diminué. Ceci porte à 995.000 têtes le nombre de jeunes bovins mâles et femelles abattus sur les neuf premiers mois de l’année, soit-7 % comparé à l’année passée.

Allemagne : moins d’offre que de demande

En Allemagne, l’approche du mois de décembre ravive le marché du jeune bovin. Selon les experts d’AMI, l’offre nationale semble même légèrement insuffisante par rapport à la demande. Cette situation laisse présager une remontée des prix.

Au cours de la semaine 45, la cotation du jeune bovin (JB) U a enregistré une légère hausse d’un centime, s’établissant à 4,77 €/kg de carcasse. Cela représente une baisse de 9 % par rapport à 2022, mais une augmentation de 5 % par rapport à 2021. Pour le JB R, le prix était de 4,70 €/kg, soit une diminution de 9 % par rapport à 2022, mais une augmentation de 5 % par rapport à 2021. Quant au JB O, son prix s’établit à 4,41 €/kg, affichant une baisse de 10 % par rapport à 2022, mais une augmentation de 5 % par rapport à 2021.

Parallèlement, les abattages de jeunes bovins en Allemagne ont connu une légère baisse au cours des quatre dernières semaines (-4 % par rapport à 2022, -3 % par rapport à 2021 sur les semaines 41 à 44). Cumulativement depuis le début de l’année, ils affichent une légère diminution de 1 % par rapport à 2022 et une baisse significative de 7 % par rapport à 2021.

En outre, la perte de pouvoir d’achat liée à l’inflation a fortement affecté la consommation allemande. La viande bovine a été particulièrement touchée sur ce marché très sensible au prix. Sur les neuf premiers mois de l’année, les achats des ménages de viande bovine piécée ont chuté de -3,5 % par rapport à l’année passée 2022. Tandis que les produits meilleur marché se maintenaient mieux, avec un prix égal pour les saucisses, et même 4,1 % de plus qu’en 2022 pour la viande hachée mélangée porc et bœuf. Comme dans d’autres États membres, on assiste donc à une descente en gamme dans la consommation de viande.

Production en baisse en Pologne

Un peu plus loin, en Pologne, la production de viande bovine montre des signes de recul, principalement en raison du manque de veaux à engraisser. Au cours des huit premiers mois de l’année, elle a totalisé 343.000 tonnes équivalent carcasse (téc), enregistrant une diminution de 6 % par rapport à 2022 et de 8 % comparé à 2021. Les abattages de taurillons étaient également en retrait, atteignant 198.000 téc, soit une baisse de 4 % par rapport à 2020 et de 9 % vis-à-vis de 2021. De même, les abattages de génisses se sont établis à 55.000 téc, marquant une diminution de 7 % par rapport à 2022 et de 5 % par rapport à 2021. Les abattages de vaches sont retombés à 89.000 téc, ce qui représente une baisse de 10 % par rapport à 2022 et de 7 % comparé à 2021.

Un indicateur du manque de veaux est le prix du jeune veau laitier en Pologne qui demeure de loin le plus élevé de l’Union européenne. Selon la commission européenne en semaine 44, il s’élevait à 186 € par tête, comparé à une moyenne de 100 € par tête pour l’ensemble de l’Union.

Bien que les cotations des jeunes bovins polonais aient enregistré une hausse de 15 cents/kg de carcasse en octobre, elles peinent à retrouver leur niveau de 2022. En semaine 44, elles se situaient à -5 % par rapport à 2022, mais toujours à plus 8 % par rapport à 2021, atteignant 4,69 €/kg de carcasse pour le JB R et 4,51 €/kg pour le JB O.

En ce qui concerne les viandes femelles, les cotations des réformes en Pologne sont influencées par une demande européenne relativement limitée. Après un léger rebond au cours de la première quinzaine d’octobre, le cours de la vache O était à nouveau en retrait, s’établissant à 3,91 €/kg de carcasse en semaine 44.

Exportations en légère diminution en Irlande

En Irlande, les abattages de gros bovins ont été relativement limités. Seuls les abattages de vaches ont maintenu leur stabilité au cours des 44 premières semaines de 2023. Toutes les autres catégories ont enregistré une baisse : bœufs, génisses et surtout jeunes bovins.

Par ailleurs, bien que les exportations irlandaises de viande bovine réfrigérée et congelée aient légèrement diminué sur huit mois (312.000 téc, -2 % par rapport à 2022, mais +3 % par rapport à 2021), elles ont toutefois progressé vers le Royaume-Uni (+7 % par rapport à 2022 et +16 % par rapport à 2021), mais ont enregistré un déclin vers les autres pays tiers.

Royaume-Uni, les animaux qualitatifs résistent mieux

Au Royaume-Uni, les abattages de gros bovins ont maintenu un rythme soutenu en octobre pour l’ensemble des catégories, à l’exception des jeunes bovins, qui représentent une production minoritaire. Entre les semaines 41 à 44, ces abattages se sont situés près du niveau élevé de 2022 (-2 % par rapport à 2022, mais +6 % par rapport à 2021 et 2020).

Les abattages de vaches de réforme ont continué leur rebond saisonnier marqué au cours de la même période, enregistrant une légère hausse.

Avec l’augmentation des disponibilités en réformes, les cotations sont soumises à une pression similaire à celle observée au sein de l’Union européenne. Le cours de la vache O a ainsi enregistré une baisse. En revanche, le marché des animaux plus qualitatifs et plus jeunes (prime cattle) a mieux résisté. La cotation du bœuf R3 est ainsi demeurée stable.

Concernant les importations, bien que les volumes aient été particulièrement faibles au premier trimestre, ils sont restés supérieurs aux niveaux de l’année précédente tout au long de l’été, grâce à une légère augmentation des expéditions irlandaises, un pays compétitif au niveau des prix. Ainsi, en octobre, l’écart de prix entre les bœufs R3 irlandais et britanniques a dépassé 1 €/kg de carcasse, un niveau qui n’avait plus été atteint depuis novembre 2015.

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