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Qualités maternelles et viandeuses: la recette du succès de la Limousine

Avec sa caractéristique robe brune, la Limousine a su conquérir le cœur de nombreux éleveurs et consommateurs. Tant la qualité de sa viande que ses vertus maternelles ont réussi à faire d’elle une vache incontournable de notre paysage agricole. Et son succès n’est pas près de s’escompter… que du contraire puisque le Herd-Book limousin nous l’assure : cette race poursuit son développement, tant au sud qu’au nord du pays.

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Plus de 50 ans après sa création, le Herd-Book limousin continue de promouvoir cette race à travers la Belgique. Des animaux qui, selon son comité, font de plus en plus d’adeptes. « Même si ce n’est pas toujours facile d’obtenir les chiffres exacts, aujourd’hui, nous comptons environ 40.000 mères en Wallonie, et un millier d’éleveurs. Cela se développe dans l’ensemble des provinces, mais aussi en Flandre où beaucoup de détenteurs souhaitent diminuer les élevages intensifs pour s’orienter vers ceux plus en phase avec le bien-être animal », explique Vincent Rabeux, président du Herd-Book depuis neuf ans, qui a accepté de nous recevoir chez lui, à Ciney, en compagnie de David Goffinet, le vice-président.

Ces amoureux de la Limousine ne tarissent d’ailleurs pas d’éloge sur ces bêtes. Des animaux faciles à élever dont ils assurent qu’ils demandent moins d’heures de travail que d’autres races. Originaires de l’Hexagone, ces bovins sont réputés comme étant rustiques. Maternelles, ce sont également des vaches fertiles. Ainsi, au sein du comité, on indique que les échographies donnent d’excellents résultats, puisqu’environ 95 % sont positives au sein des exploitations.

Quelques mois plus tard, quand vient la période de mettre bas, là encore, tout se déroule le plus naturellement possible puisqu’elles restent avec les autres vaches du troupeau, et ce tant avant, que pendant et après le vêlage. « Elles ne sont pas séparées des autres, ce sont des bêtes grégaires. Grâce aux caméras, on voit que lorsque l’une d’elle est prête à vêler, les autres la laissent tranquille », note David Goffinet. Le veau restera ensuite auprès de sa mère durant huit à neuf mois, avant d’être sevré.

Plus de qualité de vie pour les éleveurs

Bref, le comité affirme que choisir la Limousine, c’est opter pour un bon compromis entre les qualités maternelles, les qualités viandeuses « sans oublier, la qualité de vie pour les éleveurs », ajoute le vice-président. Pour appuyer ces propos, Vincent Rabeux, ajoute : « Par exemple, nous pouvons moduler les périodes de vêlages. Outre leur fécondité, la longévité de ces bêtes est très grande. Ici, nous possédons une vache âgée de 15 ans, qui a déjà eu 13 veaux… et bientôt un 14e  ! ».

Ces bovins qui ont également la capacité de très bien valoriser leur alimentation, font aussi de nombreux adeptes du côté des consommateurs. Ces derniers sont, bien entendus, séduits par sa viande rouge et persillée… mais pas seulement. Comme le prouve une des dernières enquêtes de Testachats, les amateurs de viande sont aussi sensibles au bien-être animal. Avec son rapport « proche de la nature », la Limousine peut correspondre à ces valeurs.

« Vous savez, il y a 25 ans, ces vaches pesaient sur pied autour de 650 kg. Aujourd’hui, elles sont plutôt sur 750 kg en moyenne. Ce sont des animaux que l’on a fait grandir. Mais nous ne voulons pas aller vers l’extrême. Notre souhait est de privilégier des vaches mixtes reconnues pour leur facilité d’élevage et leur viande ».

David Goffinet, vice-président, et Vincent Rabeux, président du Herd-Book limousin  ne tarissent pas d’éloges sur les qualités de ces vaches allaitantes.
David Goffinet, vice-président, et Vincent Rabeux, président du Herd-Book limousin ne tarissent pas d’éloges sur les qualités de ces vaches allaitantes. - D.T.

Pas farouche… si elle est bien domestiquée

Malgré tout, ces deux éleveurs se souviennent de la phrase « si vous achetez ces vaches, prenez les barrières qui vont avec ». Et oui, cette race n’est pas vraiment réputée pour être la plus docile… Qu’en est-il aujourd’hui ? En tout cas, rien à craindre du côté des bovins de l’exploitation que nous avons visitée. Ils se laissent approcher sans trop de difficultés. Il faut dire que si la sélection joue un rôle important, ils sont aussi habitués à l’homme dès leur plus jeune âge. Tout d’abord, avec le programme de performances développé par Herd-Book, ces animaux doivent être pesés et manipulés. Ensuite, les éleveurs ont eu l’opportunité de suivre des formations concernant la méthode Souvignet. David Goffinet raconte : « Au moment du sevrage, le veau se sent seul sans sa mère, il faut donc qu’il se rattache à l’agriculteur. Nous les plaçons dans un plus petit box, afin que l’éleveur puisse s’en approcher sans souci. Nous les habituons également à être attachés. Cela les rend moins farouche ».

Le Limousin belge : vitrine de la race

Si cette formation a pu être dispensée aux éleveurs, ce n’est pas la seule à être proposée au sujet des facteurs importants à prendre en compte pour être un éleveur à la page. À la page, le Herd-Book l’est aussi au niveau de ses activités. En virtuel, et en réalité. Ainsi, durant toutes ces années d’existence, plusieurs éleveurs ont accepté de participer à des portes ouvertes. Un moment de réseautage et d’échange de bonnes pratiques.

En ligne, aussi, cette race bénéficie d’une belle vitrine, avec la vente de taureaux reproducteurs sur internet, dont la prochaine se déroulera ces 15 et 16 mars, ou encore la génisse du mois, avec la mise en valeur d’un animal de haute qualité génétique que l’on peut acquérir.

« En plus du Herd-Book, nous avons aussi l’Asbl Le Limousin belge dont l’objectif est de mettre en place des actions de promotion de la race. Nous avons notamment un stand à Libramont avec, par exemple, le concours de vaches grasses ».

Outre ces différentes actions, d’autres défis attendent cet organisme. Citons notamment l’identification raciale (voir ci-dessous), ou encore une augmentation de la participation des éleveurs aux contrôles de performances avec les pesées et les pointages, soit une description précise de l’animal, le tout afin de permettre aux Limousines de s’améliorer et d’être valorisées à leur juste valeur.

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