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Le prix du beurre continue de flamber

Le prix du beurre ne cesse d’augmenter, quasiment sans discontinuer, depuis le début de l’année. Une situation dont ne profitent que partiellement les producteurs laitiers belges.

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Ce n’est qu’une petite phrase dans le dernier communiqué du SPF Économie sur l’indice des prix à la consommation mais elle est interpellante : le prix du beurre a fortement augmenté, en septembre, avec une inflation de 29,6 % sur un an. Un constat qui avait déjà été observé en août (+24,7 %) et ne date pas d’hier.

« Cela fait plusieurs mois que le prix du beurre augmente », confirme Christian Hick, conseiller au service d’études de la Fédération wallonne de l’agriculture (FWA). « Depuis début 2017, les cotations belges sont passées de 400-450 euros la tonne, à 680 euros la tonne la semaine dernière. Et en 2016, on avait déjà noté une hausse, plus modérée, au cours des huit derniers mois de l’année ».

Les prix du beurre sont en réalité soutenus par une forte demande émanant de pays comme les États-Unis et surtout la Chine, qui semblent s’être découvert un certain appétit pour les viennoiseries. Plus généralement, le beurre connaît un retour en grâce parmi les consommateurs et les transformateurs de l’industrie agroalimentaire. Grâce, notamment, à des études récentes qui ont démenti les méfaits sur la santé que d’aucuns lui prêtaient jusque-là.

Cette flambée du prix du beurre profite-t-elle aux producteurs laitiers belges, dont on sait qu’ils ont traversé des années particulièrement difficiles ? Oui, mais en partie seulement. Deux facteurs entrent en effet en ligne de compte dans le prix du lait payé aux agriculteurs. La protéine, assimilée à la poudre de lait écrémé, et la matière grasse, assimilée au beurre. Si le prix de cette matière grasse est en forte hausse, c’est loin d’être le cas de la composante protéine, qui pèse davantage dans la composante prix, et dont les cours sont plombés par les importants stocks de poudre constitués en pleine crise pour tenter de soutenir les prix du lait.

« Il y a un grand écart auquel est confronté le secteur laitier : d’une part, une demande forte en matière grasse et d’autre part, en parallèle, un stock de poudre de lait qui pèse sur le prix », résume Christian Hick. Une situation qui n’est guère confortable, selon l’expert pour qui « il serait préférable que les prix de la composante protéine et de la matière grasse soient plus proches ». Entendez : que le prix de la poudre de lait se redresse enfin. Car si le prix du lait a repris des couleurs, ces derniers mois, pour atteindre environ 35 centimes le litre, ce niveau permet aux éleveurs de couvrir leur frais mais reste souvent insuffisant pour leur garantir une juste rémunération. Et de nombreuses exploitations belges doivent encore renflouer une trésorerie mise à mal par des années de crise du lait.

(Belga)

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