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Moussours et son schéma de sélection poussé

Après avoir visité le Pôle de Lanaud et différents éleveurs, les « Limousins Belges » se sont rendus dans la station de Moussours, en Corrèze. Celle-ci sert à évaluer les qualités maternelles de génisses issues d’inséminations de testage et filles de taureaux limousins présélectionnés par Créalim en vue d’une large diffusion par IA. Retour sur le schéma de sélection.

Temps de lecture : 4 min

Arrivés à Uzerche, les éleveurs ont pu appréhender le travail de sélection des taureaux diffusés par insémination artificielle que ce soit en France, ou partout ailleurs. La présentation visait aussi à les aider à faire le lien avec le catalogue Crealim et d’expliquer les spécificités des taureaux proposés en doses.

Un schéma de sélection basé sur celui du pôle de Lanaud

Le cheptel moyen y est de 650 animaux. En fonction des nouveaux lots, le troupeau fluctue entre 550 et 900 animaux. Fin juillet, la station accueillait pas moins de 880 animaux.

L’exploitation dispose de 210 ha et est autonome en fourrages. Elle compte 35-40 ha d’ensilage de maïs, une cinquantaine d’ha destinés à l’ensilage d’herbe. On y pratique aussi le pâturage tournant.

En termes d’achats, près de 850 t de pailles sont nécessaires ainsi que les concentrés. Ils n’ont pas encore de cultures céréalières… pour le moment.

Le schéma de sélection se base sur un recrutement de la station de Lanaud. Sur les 4 rentrées annuelles de la station (Cf. notre édition du 1er septembre), Moussours sélectionne ses animaux sur les trois premières, ceux de la 4e étant nés trop tard pour entrer dans le process de la station. Une douzaine d’animaux sont sélectionnés par série en fonction de leurs performances en fermes, leur morphologie, le mélange de lignées différentes et les résultats génomiques. 36 taureaux sont donc testés sur la station.

Déterminer les index

Après trois semaines à Lanaud, les animaux arrivent donc dans la station de contrôle individuel où ils auront un régime sec constitué de concentrés distribués au DAC et de paille à volonté. Leur période d’adaptation s’étale sur 5 semaines. Elle sera suivie par trois mois de contrôles, avec pesée de fin, pointage… afin d’obtenir leurs index. L’efficacité alimentaire est aussi calculée pour chacun des individus.

Évaluer les descendances

Une fois indexés, les reproducteurs sont recrutés dans les trois séries pour évaluer leur descendance. Les « sans-corne » homozygotes viennent s’y ajouter.

Neuf taureaux plus un témoin sont ainsi testés par série. Le reste du cheptel n’est composé que de femelles, filles des taureaux en cours d’évaluation.

Depuis trois ans, s’ajoute en plus des pesées, le calcul des mensurations, de la profondeur poitrine, de l’ouverture pelvienne…

À la fin de leur parcours se fait l’indexation. Une quinzaine d’entre eux (10+5), est choisie car leur aptitude à produire de la semence est encore inconnue. Depuis quelques années, une chute en qualité de semence est observée. Vu que le gras de couverture sur le bassin a un lien avec la fertilité, des mesures sont prises en ces sens.

Pour la mise en testage, sur les 15 mâles, seuls les 10 premiers qui arrivent à avoir assez de doses pour leur ventilation dès le mois de septembre sont repris. C’est une course à la quantité de semence de qualité !

Les inséminations artificielles (IA) de testage doivent être réalisées entre le 15 novembre et le 15 mars. Notons que les « sans-corne » homozygotes qui ont de bons résultats à la station de contrôle individuel, sont diffusés directement. Les cornus qui ont eu du retard dans la production de semences et qui sont tout de même jugés intéressants, sont diffusés rapidement en tant que taureaux génomiques.

De la mi novembre, à la mi-mars, les IA en ferme commencent avec les 10 taureaux de testage. Les éleveurs participants (entre 450 et 550, tous types d’élevage confondus- c’est l’effet père qui importe !) signent un contrat de rachat du produit de l’IA au sevrage par la station. Entre 120 à 130 IA doivent être réalisées par taureaux ; elles sont réparties uniformément sur le territoire.

Les produits de ces IA reviendront ensuite à Uzerche en juillet. Les critères fertilité, précocité sexuelle, morphologie, croissance, aptitudes aux vêlages et à l’allaitement seront calculés pour en sortir un index.

Du côté des génisses, elles seront regroupées en box de 16 selon leur catégorie d’âge et de poids. L’objectif pour elles est d’avoir un GQM de 800g, pour atteindre 450kg de poids vif à 15 mois pour être inséminées. Leur poids après vêlage à 2 ans : 600 kg. Elles peuvent avoir jusqu’à trois IA pour être pleines. Leur descendance sera ensuite encore évaluée.

Au bout des six ans de processus, sur les 36 taureaux sélectionnés, seuls trois ou quatre taureaux intégreront le nouveau catalogue Crealim pour être ensuite diffusés le plus largement possible.

P-Y L.

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