Entlebuch (prononcez En’tlébour), non loin de Lucerne (Luzern), se situe dans le centre de la Suisse. On y parle le suisse allemand, langage incompréhensible sans de bonnes notions d’allemand. Heureusement, de nombreux Suisses ont le don des langues… À Entlebuch et ses environs, la descente des alpages est devenue à la fois une fête et un spectacle. Tout a commencé il y a 14 ans.
De la mi-mai à fin septembre, les troupeaux sont dans la montagne, ils paissent à des altitudes de 1200 m et au-delà, dans des pentes à faire peur, qui obligent à jumeler les tracteurs, de faible puissance, ou à utiliser des outils (faucheuses, faneuses…) inconnus chez nous. Selon les fermes, le lait est transformé en fromage sur place ou descendu vers la fruitière (fromagerie).
De la nécessité de se coordonner
Vers la fin septembre, le froid commence à s’installer et l’herbe termine sa pousse. Lors du retour vers les étables, dans les villages, à une altitude de 700 m, les troupeaux ne peuvent faire autrement que de passer dans la rue centrale du village de Schüpfheim. Auparavant, les familles faisaient passer leur troupeau dans le village sans tenir compte les unes des autres. Mais elles ont un jour compris qu’il était nécessaire d’opter pour une certaine discipline.
En fonctionnant de cette façon, il est alors devenu possible de créer un véritable spectacle, pour attirer la population et les touristes. Ce faisant, les paysans suisses assurent leur promotion et celle de leurs produits, tout en profitant de la fête, car ce sont eux et leurs familles qui assurent la restauration des observateurs, autochtones ou non. Pour eux, la descente des alpages est une très longue journée, préparée depuis plusieurs jours déjà.
L’alpabfahrt
Une journée record
Au bas des marches, une dame attire l’atten
Une vidéo de cette transhumance, filmée par un autochtone, est disponible dans la galerie de photos en début d'article.