« Ah, si ce n’était pas les sous ! Si je tenais l’idiot qui a inventé l’argent… ». Je ne sais trop pourquoi, j’ai une tête à recueillir les confidences. Un vieil ami m’a exposé ses états d’âme, son désappointement de voir son plus jeune fils abandonner son grand projet de reprise de la ferme familiale, bel héritage paysan de plusieurs générations. Si ce n’était un lourd capital à emprunter et des perspectives aléatoires, son gamin aurait certainement franchi le pas, mais l’effroyable logique capitaliste a eu raison de tout son amour pour le métier de ses aïeux. Il se contentera de son petit élevage dynamique, de son vaste potager « cultivé pour le plaisir », sans avoir à se tracasser toute sa vie comme son père, endetté chronique toujours à la chasse aux euros. Le jeune homme restera fonctionnaire aux heures de bureau, micro-fermier le reste du temps…