Ah, hier encore, ces virus ! Et aujourd’hui, ces vils Russes ! Les gros pavés lancés en Ukraine n’en finissent pas de faire des ronds dans la mare aux peinards Occidentaux, soudainement réveillés par une guerre sortie de nulle part, cauchemar revu et corrigé à la Poutine, sorti tout droit d’un passé révolu depuis 80 ans. Les réfugiés affluent dans nos pays, désorientés, hébétés, ahuris de découvrir chez nous un mode de vie moins « cool & relax » qu’il n’y paraît vu de chez eux, une Belgique où la bureaucratie n’a guère à envier à celle de l’ancien Bloc de l’Est. Ceux qui ne connaissent ni l’anglais, ni une des trois langues belges, apprennent très tôt leur premier mot : « demain ». Revenez demain ; vous aurez un logement demain ; vos papiers seront prêts demain ; etc. Ils comprennent vite que « demain » veut dire chez nous « un de ces jours », « dans un avenir plus ou moins proche » ou même « jamais », et qu’il leur faudra s’armer d’une patience d’ange pour ne pas désespérer. Les agriculteurs connaissent ce syndrome belgo-belge, ce « demain » sur lequel nous avons buté, butons et buterons tout au long de notre carrière, à la ferme et dans les champs, dans les bureaux des administrations. Demain ne meurt jamais, dirait James Bond. Nous, oui…