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Ensemble, pour promouvoir l’asperge wallonne

Une quinzaine de producteurs wallons se sont regroupés autour du label « Asperges de Wallonie » en vue de faire connaître leur production 100 % locale auprès des consommateurs. Par la même occasion, ils s’engagent à respecter un cahier des charges commun mettant l’accent sur la qualité et le prix juste.

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Pour bon nombre de consommateurs, l’asperge constitue « le » légume printanier par excellence. Sa production occupe d’ailleurs une place grandissante dans le secteur maraîcher wallon. Cependant, cette réalité demeure peu connue, au grand dam des producteurs. Pour y remédier, seize d’entre eux se sont rassemblés dans l’objectif de donner à l’asperge wallonne toute la reconnaissance qu’elle mérite. Ce projet, mené en collaboration avec l’Interprofession Fruits et Légumes de Wallonie et le Centre interprofessionnel maraîcher, a été présenté le 14 avril, à l’occasion de l’ouverture officielle de la saison des asperges wallonnes.

Stimuler la demande, pour accroître l’offre

Parmi les producteurs, Bernard Vandeberg. À la tête de la Ferme de Wichampré (Dalhem) avec sa femme, il explique : « Les asperges sont cultivées dans les cinq provinces wallonnes et sont majoritairement écoulées en circuit court et par l’intermédiaire de magasins de proximité. Ce mode de commercialisation s’inscrit parfaitement dans une optique de relocalisation de notre alimentation. Désormais, nous souhaitons accroître notre offre en vue de faire appel à d’autres canaux de vente, comme les grandes surfaces, nous permettant de concurrencer des asperges aux origines parfois fort lointaines. »

Pour ce faire, les maraîchers misent avec raison sur la qualité de leur production. Un cahier des charges commun, auquel tous les membres du groupement ont souscrit, a donc été rédigé. En parallèle, le logo « Asperges de Wallonie » a été créé. Il doit permettre aux consommateurs d’identifier en un coup d’œil la provenance locale des asperges qu’ils achètent. Des étiquettes spécifiques ont aussi été distribuées à chaque producteur.

Le groupement a été présenté le 14 avril en présence des ministres Borsus et Tellier,  à l’occasion de l’ouverture officielle de la saison des asperges de Wallonie.
Le groupement a été présenté le 14 avril en présence des ministres Borsus et Tellier, à l’occasion de l’ouverture officielle de la saison des asperges de Wallonie. - J.V.

L’ensemble de la démarche est par ailleurs labellisé « Prix Juste Producteur ». « Pour proposer des légumes de qualité, il nous semblait essentiel que les asperges soient vendues à un prix juste pour le producteur, mais aussi pour le consommateur. »

Cette approche coordonnée et structurée, inspirée de ce qui se fait déjà en Alsace, devrait permettre à la filière de se développer dans les années à venir. Celle-ci s’est donc donné pour point de départ de faire connaître l’asperge wallonne et stimuler la demande des consommateurs. Les producteurs seront ainsi encouragés à accroître leur offre pour satisfaire les attentes du marché.

De belles marges de progression

Assistant à la présentation du groupement, les ministres wallons de l’Agriculture, Willy Borsus, et de l’Environnement, Céline Tellier, soutiennent la démarche.

Et cette dernière d’expliquer : « Les crises que nous traversons depuis plusieurs années ont montré combien nous sommes dépendants des chaînes d’approvisionnement internationales. Il est donc essentiel de s’affranchir de nos dépendances et de relocaliser la production de notre alimentation en Région wallonne, notamment en matière de fruits et légumes. Les initiatives de ce type constituent une solution face aux risques de pénuries et sont un véritable atout environnemental. »

Willy Borsus abonde dans la même direction. « Actuellement, seuls 3 % de la surface agricole utile wallonne sont dédiés à l’horticulture comestible. Cela représente environ 22.000 ha, dont seulement 4.000 sont dédiés au marché du frais. En outre, notre taux d’autosuffisance n’atteint que 17 %. C’est encore trop modeste… » C’est pourquoi le gouvernement souhaite encourager le développement de la filière, accroître le soutien technique aux producteurs, impliquer davantage la petite et la grande distribution et promouvoir les fruits et légumes wallons. L’objectif est d’arriver à un taux d’autosuffisance de 30 % à l’horizon 2028.

S’agissant des asperges, le potentiel de croissance est d’ailleurs bien présent. En effet, actuellement un ménage wallon moyen consomme environ 500 g d’asperges par an, dont une part importante n’est pas issue de notre région. Cela laisse donc de belles marges de progression aux producteurs.

J. Vandegoor

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