« Du pain et des jeux ! ». Voici deux mille ans, les Romains avaient déjà compris comment tenir en laisse leur plèbe turbulente : lui donner à manger, et le distraire par toutes sortes d’amusements ! Le concept n’a pas pris une ride en vingt siècles, dans un monde où tout se mélange : l’essentiel et le futile, l’indispensable et le superflu, les choses sérieuses et les bêtises. L’émission de téléréalité Koh Lanta doit son succès au reflet fidèle de notre société qu’elle nous renvoie, où les coups fourrés sont permis pour ne pas être éliminé et rester en course. Le mérite et la valeur humaine perdent leur importance, au profit de manipulations, de mensonges et autres « stratégies », sur fond de compétitions innocentes dans un environnement de vacances à la mer, tenues légères et sable blanc, coquillages et crustacés. Les spectateurs s’identifient aux concurrents, tant la survie sur le camp ressemble à leur vie de tous les jours, avec ses blessures, ses abandons, ses évictions, ses jeux de rôle pas toujours drôles, et à la fin, il n’en restera qu’un…