CAEV: obtention du statut de risque insignifiant pour cet élevage
L’élevage des Gadlis a adhéré au plan de lutte régional de contrôle CAEV (arthrite-encéphalite virale) caprine géré par l’Arsia. « Ils ont réalisé des prises de sang l’année passée et cette année ». Au final, bonne nouvelle pour ces agriculteurs : toutes leurs bêtes sont saines, ils ont donc pu obtenir le statut de risque insignifiant. « Nous arrivons à limiter les maladies en achetant aucun animal à l’extérieur, sauf les boucs reproducteurs. Mais nous allons dans des élevages sains afin de ne pas faire entrer la maladie dans notre troupeau ».
Concernant le CAEV, il s’agit d’une des maladies caprines les plus connues, avec une chèvre sur six infectée selon une étude belge de 2018. Les voies de transmission principales sont l’inhalation de particules virales en suspension dans l’air et l’ingestion de colostrum ou de lait issu d’une chèvre infectée. Pour les voies de transmission secondaires, il peut s’agir d’un contact indirect avec, par exemple, le matériel de soins ou encore une aiguille.
Notons également qu’en raison de la similarité entre les virus MAEDI des ovins et CAEV des caprins, la transmission entre ces espèces est possible.
Au niveau des signes cliniques, ceux-ci apparaissent le plus fréquemment à l’âge adulte et consistent en un gonflement des genoux (arthrite), une induration du pis dite en « pis de bois » associée à une baisse de production laitière. Au jeune âge, chez les chevrettes de 2 à 4 mois, des signes nerveux peuvent parfois être observés et aboutir à une paralysie de l’animal.
Enfin, dans les troupeaux atteints, l’amaigrissement et la baisse de production laitière sont de temps à autre les seuls éléments observables.
Évolution de la maladie
L’évolution du virus CAEV chez la bête infectée est lente et irréversible. Son système immunitaire est incapable de l’éliminer car le virus s’intègre dans le génome (chromosomes) des cellules du système de défense de l’animal, qui ont pour rôle de défendre l’organisme.
Chez les animaux de moins de 6 mois, la détection du virus est ainsi compliquée car il réside dans les cellules du système immunitaire sans être perçu comme un agent pathogène par l’organisme.
De ce fait, la production d’anticorps est trop faible pour être détectée.
Une fois la bête infectée par le CAEV, le virus reste généralement silencieux. Cependant, lors d’une phase dite de « stress immunitaire » (autre infection, mise bas…), le pathogène s’exprime et utilise la machinerie des cellules pour sa reproduction, ce qui lui permet de contaminer d’autres cellules saines et d’amplifier sa propagation.
Lorsque la propagation du virus s’intensifie, une réponse immunitaire plus forte s’établit. La production d’anticorps étant importante, la probabilité de détection du virus augmente.
Une lutte contre le CAEV au niveau régional et fédéral
Maladie contagieuse de premier ordre, au demeurant incurable et ne pouvant être prévenue par l’utilisation d’un vaccin, le CAEV fait figure de bon candidat à l’assainissement dans le secteur caprin, indique l’Arsia. Une lutte contre cette maladie permet une amélioration de la santé et du bien-être des animaux, une diminution du nombre de réformes et des pertes productives, une plus-value lors de la vente d’animaux sains, ainsi qu’une garantie lors des échanges
Par ailleurs, outre le plan de lutte régional de contrôle géré par l’Arsia permettant l’obtention d’un statut de risque « insignifiant » vis-à-vis du CAEV, il existe un plan fédéral. Ce dernier est géré par l’Afsca et permet l’obtention d’un certificat « indemne » de CAEV.