Nos amis les animaux

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Voir l'offre d'abonnementIl suffit de 8 secondes pour qu’un amphithéâtre de 4.000 places soit à guichets fermés lorsque Philippe Boxho, le plus célèbre des médecins légistes, annonce une conférence. Autant de personnes avides de l’écouter religieusement. J’imagine bien les réactions métaboliques du public : pupilles dilatées et dispnées lors des détails les plus visqueux de ses autopsies. À la sortie, un auditoire rassasié d’avoir pu voir jusqu’où l’espèce humaine est capable d’aller lorsqu’elle est en difficulté.
J’ai commencé ce texte en juin 2024, figurez-vous, puis l’ai abandonné pour je ne sais quelle raison. Le fermier qui me l’avait inspiré m’a demandé des comptes ce Jeudi Saint : « È kwè ? Vo m’oû rouviè ? » (Et quoi ? Tu m’as oublié ?), après la messe à l’ombre de l’église, dans les allées du cimetière où dorment mes grands-parents paternels. Il m’a déversé sur la tête un tombereau de réflexions, qu’il désire voir écrites noir sur blanc dans Le Sillon Belge.
Se plaindre ? Qui donc se plaint de nos jours ? Un peu tout le monde, ai-je l’impression… Les agriculteurs ne sont pas les seuls experts en jérémiadiologie, tant s’en faut ! Il est vrai que nous vivons une période particulièrement rock and roll, où les grands bouleversements économiques et politiques se succèdent à toute vitesse, comme autant de tornades aussi imprévues que dévastatrices, lesquelles envoient valdinguer nos certitudes et notre confiance dans l’avenir.
Il y a trois ans, un homme m’a dit un jour que « les agriculteurs, qu’il fasse beau ou mauvais, n’arrêtaient pas de se plaindre
Après plus de dix-huit mois de pluies abondantes, la météo a viré sa cuti !
« Mr. President, eat an egg a day, and keep the war away »
Décliner une invitation n’est jamais drôle… On se sent quelque part un peu honteux, coupable de ne pas répondre à un geste d’amour ou d’amitié. On craint de vexer, voire de blesser la personne ou le groupe qui sollicite votre présence. De se les mettre à dos, d’engendrer des malentendus qui risqueront peut-être de dégénérer en conflit, à tout le moins en une fêlure qui ira s’élargissant au fil des refus répétés.
Une âme bienveillante m’a passé un livre romanesque au titre très « terre à terre » : « Humus ». Je découvre qu’un intellectuel parisien, Gaspard Koenig, a trempé sa plume dans les matières organiques et s’est invité au pays des vers de terre. Il est couronné par trois prix littéraires en 2023, a déjà vendu plus de 100.000 exemplaires et se voit traduit dans toutes les langues. Un succès planétaire ! Il faut dire que le sauvetage de la planète est évoqué toutes les trois pages.
En mai 2017, j’ai déménagé, avec ma compagne Sofie, de Bruges vers Saint-Sauveur en Wallonie. Cela a marqué la fin d’un rêve de toute une vie et une lutte acharnée contre l’administration provinciale de Flandre occidentale, qui a tout fait pour me chasser de la ferme parentale.
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