MHE et FCO: deux maladies similaires aux impacts et vaccins bien distincts
La maladie hémorragique épizootique et la fièvre catarrhale risquent, malheureusement, de faire encore parler d’elles lorsque les culicoïdes signeront leur retour. Toutefois, afin de mieux les appréhender, il est indispensable de connaître plusieurs éléments les concernant (tableau 1).
Ainsi, la MHE affecte tant les bovins laitiers qu’allaitants. Sévère, la mortalité dans les troupeaux atteints se situe entre 1 et 10 % et augmente pour les bêtes de plus de 6 mois. Toutefois, un éleveur sur cinq concerné a dû déplorer un taux supérieur à ces 10 %.
Rappelons aussi que celle-ci présente de nombreuses similitudes avec la FCO et se transmet également par la piqûre de moucherons. Les animaux atteints souffrent de nécroses, et, en dehors des lésions visibles, il peut également y avoir des ulcères au niveau du rumen, des intestins… « Les lésions nécrotiques retrouvées autour de la bouche et dans le nez sont typiques de la maladie. Outre la mortalité, les animaux dépérissent progressivement et ne reviendront jamais en production », explique Léonard Théron.
Concernant la langue bleue sérotype 3, à présent, le vétérinaire note qu’un des problèmes rencontrés est la séroconversion. « La FCO8 rentrait dans l’étable et toutes les bêtes étaient malades plus ou moins au même moment. Pour la 3, le taux d’animaux qui ont rencontré le virus se situe entre 25 et 50 %. Cela peut donner l’impression à certains agriculteurs que cela ne s’arrête pas, car ce sont des vagues successives qui rentrent, avec chaque fois quelques malades supplémentaires ».
Un effort collectif
Si, pour ces affections, les vaccins seront obligatoires en 2025, notons que celui contre la FCO8 protège aussi contre les sérotypes 1 et 4, mais n’a malheureusement pas d’impact sur le 3. De plus, si ces traitements réduisent les signes cliniques, ils n’empêchent pas la transmission du virus, contrairement à celui de la MHE, qui coupe la multiplication. « La transmission vers les autres fermes est arrêtée ».
Pour endiguer ces pathologies, un travail collectif devra, dès lors, être réalisé. « Le problème de ces maladies vectorielles est que si l’éleveur ne veut pas vacciner, la charge virale par moucheron correspond à la sévérité des signes cliniques dans l’étable d’à côté. Donc, il faut un effort commun, sinon on repousse le problème sur les autres », souligne Léonard Théron.