Au cœur de la collection : des modèles plus étonnants les uns que les autres
La collection de Marc Geerkens renferme de véritables pépites, issues du monde entier. Tour d’horizon, de la voiture au tracteur destiné à convaincre les fermiers américains réticents à l’idée d’abandonner le cheval.
Notre entrevue avec Marc se clôture par la visite de sa collection privée. Déjà ébahis par les tracteurs situés dans la partie commerciale de l’entreprise, nous avons écarquillé les yeux en pénétrant dans l’antre de cette collection inédite. Après un bref passage dans un premier local dédié aux voitures et voiturettes anciennes, une porte s’ouvre sur de vieux tracteurs alignés côte à côte.
Entre autres pièces remarquables, citons un camion de type half-track, autrement dit chenillé à l’arrière et pourvu de pneus à l’avant, de marque Linn et arborant une plaque d’immatriculation new-yorkaise. Construit à « Morris », un village de l’État de New York, en 1924 par la firme Linn, ce camion pouvait être employé tant comme véhicule routier que pour travailler dans les champs.
Un tracteur italien Pavesi & Tolotti, type America, d’une puissance de 40 ch plaît beaucoup au collectionneur. « Il est sorti d’usine en 1913 et, malgré son âge bien respectable, il dispose déjà d’un équipement bien évolué au regard des productions concurrentes. C’est notamment le cas en ce qui concerne les systèmes de suspension : les deux essieux disposent ainsi de ressorts tandis que le radiateur est relié au châssis par le biais de ressorts pour l’épargner au maximum. »
Différents tracteurs de prairie se présentent majestueusement devant nous. Leur taille imposante impressionne.
L’ancêtre de Caterpillar…
Un autre véhicule remarquable est sans conteste le Motor Cultivator d’International Harvester Company, qui n’est rien d’autre que l’ancêtre direct du célèbre Farmall.
Avec son gabarit hors norme, le tracteur Holt, qui deviendra rapidement Caterpillar, ne passe pas inaperçu et rappelle nombre de souvenirs à notre collectionneur. « J’avais entendu parler de ce tracteur, à l’abandon dans une zone désertique aux États-Unis. Je suis allé le voir et j’ai directement fait une offre au propriétaire qui l’a refusée. Il en voulait presque le double de la somme proposée… J’ai alors abandonné l’affaire. Deux ans plus tard, ce monsieur me téléphone et me demande si mon offre tient toujours. Et voilà comment ce tracteur s’est retrouvé ici. Lors d’une concentration d’ancêtres, on a participé à un tractor-pulling avec ce tracteur ; c’était incroyable : avec ses 13 t et ses chenilles en acier, il a tiré la charge sans broncher, obligeant mon fils qui le dirigeait à l’arrêter lui-même au pied de la butte installée en bout de piste par sécurité… ».
… et un engin qui se manie tel un cheval
Dernier tracteur attirant notre attention, un Power Horse se distingue par sa petite taille et… son absence de siège et de volant ! « C’est un tracteur qui se conduit comme un cheval », explique Marc. « Développé pour convaincre les fermiers américains réticents à l’idée d’abandonner leur cheval au profit du tracteur, il utilise les outils prévus pour la traction chevaline. Après avoir démarré le moteur et sélectionné le rapport de transmission souhaité, l’opérateur prenait place sur l’outil, comme il le faisait avec son cheval, et commandait le tracteur au moyen de rênes, toujours comme il commandait son cheval, et cela pour le faire avancer, ralentir, arrêter, tourner et, même, reculer. »