Bien que d’autres techniques soient possibles en culture de poireaux, la production au départ de plants élevés en pépinière reste la technique la plus utilisée. Il est possible d’acheter les plants de poireaux destinés à la plantation au printemps prochain, mais il est aussi envisageable d’en produire soi-même. Il faut alors prévoir une surface de pépinière de 2,5 à 5 ares pour produire les plants destinés à couvrir un hectare de production. Si on se base sur un besoin de 150.000 poireaux par ha de production et l’obtention de 65 plants par mètre de ligne, il faut environ 2.150 mètres de lignes de pépinière. L’écartement entre les lignes de semis de 10 ou de 20 cm détermine la surface totale occupée. Nous avons intérêt à être économes en surface lorsque nous utilisons des serres pour produire le plant.
Notre édition du 24 février 2022 comprend un article sur ce sujet. Depuis, cette époque, quelques évolutions méritent d’être soulignées.
L’emploi d’hybrides généralisé
L’emploi d’hybrides se généralise chez les professionnels. Mais les semenciers nous proposent des variétés populations et hybrides. Les variétés sont classées selon l’époque de production durant laquelle elles expriment le mieux leurs qualités. Elles se caractérisent entre elles par des critères de précocité, d’adaptation à la production d’un long fût, de couleur du feuillage (plus vert ou plus bleu). Pratiquement toutes les variétés actuelles sont à feuillage fermé. Les variétés à feuillage ouvert ne sont plus utilisées que par les amateurs. Des producteurs professionnels ont un débouché par la vente de plants aux amateurs.
Pour les récoltes d’automne, Cherokee Darter, Falcon, Flexiton, Impala, Isadora, Nebulus, Nunton, Oslo, Pluston, Poulton, Sureton, Vigora ou Volutus sont souvent citées.
Pour les récoltes d’hiver, plusieurs variétés hybrides sont appréciées en marché de gros et en vente directe, parmi lesquelles nous trouvons Falcon, Flexiton, Oslo, Pluston, Poulton, Sureton ou Volutus, entre autres.
Les semer
à partir de mi-mars Pour obtenir des plants qui atteindront la maturité en automne, il faut semer les graines dans des planches de semis sous tunnels à partir de mi-mars et en avril. Ainsi, les plants seront de taille suffisante pour être transplantés, racines nues fin mai et en juin.
Les récoltes des poireaux d’automne et d’hiver proviennent de transplantation en juin jusque début juillet des plants issus de semis en avril. Ces semis en pleine terre sous tunnels ou chenilles seront protégés d’un double voile (protection contre la mouche). La durée de la culture est alors de 10 à 12 semaines selon les années.
Ce calendrier sera avancé de deux semaines ou retardé de deux semaines selon la précocité de la variété choisie.
Le semis proprement dit
La faculté germinative des semences de poireau décroît rapidement avec l’âge et est sensible aux conditions de germination notamment la température, l’humidité, et éventuellement la salinité du sol.
Pour les semis en pleine terre, l’écartement des rangs dépend de la mécanisation et l’écartement entre graines sera de l’ordre d’un centimètre en vue d’espérer l’obtention de 65 plants vigoureux par mètre linéaire. Ce nombre sera obtenu au départ de 100 graines de bonne qualité et en bonnes conditions (premiers semis en conditions chauffées) et de 80 graines par mètre courant pour les hybrides. Il est souhaitable d’arroser avant le semis et de ne plus arroser avant la levée des poireaux, c’est notamment une question de température et d’aération du sol lors de la germination.
La semence doit être enterrée de 1 cm et surtout bien plombée pour éviter les levées étalées et donc l’hétérogénéité des calibres de plants à la récolte.
Désherber les cultures
En culture biologique, le désherbage peut difficilement compter sur le faux semis au printemps, vu la date précoce des travaux, c’est une démarche à entamer l’année précédente. Avant la levée des plantules, le désherbage thermique permet d’éliminer les adventices déjà émergées. Les binages entre les routes et les sarclages sont possibles, mais malaisés vu la levée lente du poireau et la finesse des plantules aux plus jeunes stades, les lignes sont visibles 2 à 3 semaines après le semis.
Il est possible de semer le poireau en surface, le plomber, et de recouvrir toute la largeur de la planche avec du mulch ou du terreau sur une épaisseur d’au moins 1,5 cm. Le coût de cette technique est plus élevé, mais comme il ne faut pas prévoir de binage, l’intervalle entre rang peut être réduit à 10 cm, permettant ainsi une augmentation de la densité de plants par m².
En culture conventionnelle, le désherbage de pré-émergence est la base des systèmes. En plaçant une vitre sur le sol, il est possible d’y hâter quelque peu l’émergence pour décider du moment d’intervention sur le reste de la parcelle. Il est préférable de ne pas arroser immédiatement après l’application, la sélectivité étant liée à la position de la zone traitée relativement à la zone d’enracinement.
En pré-émergence, le dimethenamide-P peut être employé à 0,5 kg de m.a./ha contre des graminées annuelles et des dicotylées, en plein air uniquement. Propyzamide peut être employé à 1kg de m.a./ha, en plein air. L’acide pelargonique peut être utilisé à la dose de 10 kg de m.a./ha.
De la pré-émergence au stade apparition de la 2e feuille, isoxaben peut être utilisé à la dose de 0,1 kg de m.a./ha. Pendimethaline peut être appliqué à la dose de 0,9 kg/ha.
Pour les précisions, consulter https ://fytoweb.be/fr
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