Et en Wallonie ? «Il reste du travail à effectuer»
Pour rappel, en Wallonie, le Plan bio 2030 fixe des objectifs ambitieux en matière de développement de la filière. Pour n’en citer qu’un, la Région devrait atteindre 30 % de sa surface agricole utile (SAU) cultivée selon les règles du bio d’ici 2030. C’est 5 % de plus que les objectifs européens, fixés à 25 % de la SAU.
Les chiffres dévoilés par Biowallonie (lire en pages 6 et 7) montrent qu’au 31 décembre 2022, 12,7 % de la SAU wallonne était sous contrôle bio. « Il reste donc du travail à effectuer », concède le ministre wallon de l’Agriculture, Willy Borsus.
La clé ? La demande
« Les objectifs que nous avions définis nous paraissaient atteignables à l’horizon 2030. C’était sans compter sur la pandémie de Covid-19, le conflit russo-ukrainien, la crise énergétique, l’inflation… Le secteur bio est victime de ces événements. Cela freine la consommation et, par conséquent, la progression de l’offre », analyse-t-il.
Pour le ministre, la solution réside dans la demande, aussi bien en Wallonie que chez nos voisins directs (Bruxelles, Flandre, nord de la France, sud des Pays-Bas…). « Une consommation pérenne et croissante nous permettra d’atteindre les objectifs définis », affirme-t-il.
Revoir les objectifs à la baisse ?
Le ministre de l’Agriculture n’entend, pour l’instant, pas revoir les objectifs définis par le Plan bio 2030 et ce, malgré les crises actuelles. « Nous devons laisser passer ces années défavorables afin d’analyser leur impact sur la consommation et la production de denrées bio. Nous avons besoin d’un recul suffisant sur la période actuelle pour, éventuellement, adapter les moyens et outils dont nous disposons pour atteindre les objectifs ambitieux que nous nous sommes fixés ou, tout au moins, pour s’en approcher au maximum. » Pas question donc, à l’heure actuelle, de revoir les ambitions de la Wallonie à la baisse !