La viande cellulaire, un grand danger
À travers le discours de Paul Ariès, se pose la question de savoir pourquoi une telle propagande anti-élevage se développe ainsi. L’essayiste pointe les messages portés par les végans qui, malgré leur très faible représentativité, occupent beaucoup d’espace. Et de compléter : « Le véganisme, ce n’est pas une affaire de jeunes. La consommation globale de viande recule, sauf chez les 15-25 ans où elle augmente, en raison de la fréquentation massive des fast-foods. Or, ces établissements s’approvisionnent au plus bas coût, via l’industrie, plutôt qu’auprès de paysans ».
La propagande anti-élevage percole également en raison de l’échec du système industriel, victime de très coûteuses épizooties (de 18 à 50 % du chiffre d’affaires, selon les secteurs et pays) et d’une perte de diversité génétique.
Il cite encore le lobby qui veut imposer l’agriculture cellulaire, c’est-à-dire la fausse viande, le faux lait… Lobby qui, selon lui, est composé des Gafam (ces géants du net que sont Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) qui investissent dans ce domaine en vue de réaliser des bénéfices considérables, les start-up des biotechnologies alimentaires, le secteur de la « sale viande » (viande produite en conditions industrielles déplorables) qui entend se reconvertir, et les assureurs qui libèrent de considérables indemnités en cas d’épizootie.
Et d’ajouter : « Si la production de viande cellulaire venait à se généraliser, malgré des coûts de production actuellement très élevés, ce serait un désastre en termes d’émissions de CO2 et de consommation d’énergie. Toutes deux seraient en nette hausse, ce qui serait défavorable au climat, malgré un recul des émissions de méthane suite à la disparition des bovins ». Selon M. Ariès, cela condamnerait également 1,2 milliard de petits paysans à mort. Installés principalement dans les pays du sud, ils ne peuvent se passer des animaux, tant en matière de traction que de production de fumure…