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L’Efsa identifie de nouveaux risques liés à l’acétamipride

De nouvelles données concernant l’éventuelle toxicité de l’insecticide néonicotinoïde acétamipride pourraient conduire la Commission européenne à imposer des restrictions d’usage. En attendant, l’Efsa propose d’abaisser les limites maximales de résidus.

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Dans un avis publié mi-mai, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) estime qu’il existe « des incertitudes majeures » concernant les propriétés de neurotoxicité pour le développement de l’insecticide néonicotinoïde acétamipride – interdit notamment en France mais pas en Allemagne par exemple.

Demande de révision de 38 LMR

« Des données supplémentaires sont donc nécessaires pour parvenir à une compréhension plus robuste afin de permettre une évaluation appropriée des dangers et des risques », souligne l’Efsa.

Compte tenu de ces incertitudes, mises en lumière « sur la base de nouvelles preuves scientifiques présentées par la France », l’agence européenne propose d’abaisser la dose journalière admissible et la dose aiguë de référence de 0,025 à 0,005 mg/kg de poids corporel (par jour).

Et elle recommande, en conséquence de réviser 38 limites maximales de résidus (LMR) principalement pour des fruits et légumes (olives, concombre, courgette, tomates, bananes, melons, épinards…). Certaines de ces propositions de LMR « nécessitent des considérations supplémentaires en matière de gestion des risques », prévient l’Efsa.

En attente de l’interprétation de la commission

Sur la base de ces données, la commission européenne devrait donc présenter cet automne son interprétation de cet avis. Une interprétation qui pourrait s’accompagner de nouvelles restrictions d’usage.

Le ministère de l’Agriculture français indique, quant à lui, attendre désormais de l’exécutif européen une « interprétation » claire de cet avis et qui « ne laisse place à aucune ambiguïté quant à ses recommandations d’usages ». Une dizaine d’organisations professionnelles françaises (betterave, fruits et légumes…) demandent au gouvernement de leur permettre d’utiliser l’acétamipride au plus vite.

L’acétamipride est une molécule utilisée notamment par le secteur de la betterave dont l’arsenal de produits phytosanitaire n’a cessé de se réduire ces dernières années avec l’interdiction des principaux insecticides néonicotinoïdes.

Et la commission européenne est déjà en train de finaliser son interprétation du jugement de la Cour de Justice de l’UE concernant les dérogations accordées à l’utilisation des néonicotinoïdes par les États membres. Bruxelles envisage une lecture stricte de ces arrêts qui empêcherait donc les dérogations accordées à toutes molécules « expressément interdites » pour des questions de santé ou d’impact environnemental.

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