Et avant le Comptoir forestier?
Les propriétaires n’ont pas attendu la naissance du Comptoir forestier pour réfléchir à la régénération de leurs peuplements. « Les forestiers sont des gens sensés. Ils ont rapidement remarqué que les résultats obtenus dans leurs parcelles pouvaient différer d’une graine à l’autre, mais aussi en fonction de l’origine des semences », détaille Alain Servais.
L’histoire le confirme. À l’entame du 20e siècle, divers centres de recherche ont montré que des lots de graines de provenances différentes, récoltées à travers l’Europe, donnaient des plants au comportement bien distinct « On constatait déjà que certains lots étaient plus adaptés aux conditions rencontrées que d’autres. Des arboreta ont ensuite vu le jour et ont complété les connaissances acquises. » Petit à petit, les centres de graines sont nés afin de valoriser les ressources locales et d’éviter l’introduction de graines de provenances non adéquates.
En parallèle, diverses législations européennes ont vu le jour. Une première directive est apparue en 1966. Elle concernait treize espèces considérées comme majeur pour les peuplements destinés à la production de bois. Elle a introduit l’interdiction de commercialiser des graines autres que celles provenant de peuplements agréés.
Suite aux changements intervenus dans le secteur forestier, et au regain pour d’autres espèces que celles initialement ciblées par l’Europe, une seconde directive a vu le jour en 1999. Elle concerne 47 espèces au niveau européen, incluant la quasi-totalité des espèces forestières utilisées en région wallonne.
Depuis plusieurs mois, des discussions sont en cours à l’échelle européenne afin de mettre à jour la législation relative à la production et à la commercialisation des matériels forestiers de reproduction.