Un voyage à travers le monde
Originaire des Andes, et plus particulièrement des environs du lac Titicaca, entre la Bolivie et le Pérou, la pomme de terre a connu un véritable destin international. Sa conquête du monde a débuté en 1622, via les îles Canaries où les premières plantations ont été introduites par les conquistadores. Sur place, on retrouve encore trente variétés anciennes présentant des caractéristiques similaires aux variétés indigènes des Andes.
Depuis son berceau d’origine, la pomme de terre a encore gagné le reste de l’Espagne, le Portugal et la Grandre-Bretagne. Ces royaumes, à la tête de plusieurs colonies, l’ont ensuite fait voyager vers l’Amérique du Nord, l’Afrique et l’Asie. « Aujourd’hui, on trouve la pomme de terre dans de nombreuses régions du monde, tous continents confondus. Elle est cultivée sur plus de 20 millions d’hectares, dans différentes conditions agroécologiques », relate André Devaux.
Par ailleurs, 1,3 milliard de personnes la consomme comme aliment de base, ce qui correspond à plus de 30 kg/personne/an. « Si l’on considère les quatre principales cultures nutritives que sont le blé, le maïs, le riz et la pomme de terre, cette dernière, avec 258 millions de tonnes (mt), se classe troisième en termes de consommation alimentaire mondiale annuelle, derrière le riz (630 mt) et le blé (530 mt) », ajoute-t-il.
Consommation et transformation
À l’heure actuelle, deux tiers de la population mondiale consomment des pommes de terre. Environ 80 % des tubercules produits sont utilisés comme aliment domestique, surtout dans les pays du Sud. Dans les pays dits « développés », la transformation est supérieure à 40 % (85 % en Belgique). « La transformation des pommes de terre en produits à haute valeur ajoutée augmente toutefois dans les pays du Sud », nuance André Devaux.
Quant aux rendements, ceux-ci peuvent être inférieurs à 10 t/ha mais aussi dépasser 40 t/ha selon les régions du globe. « Le berceau d’origine de la pomme de terre oscille entre 10 et 20 t/ha, comme la Russie et de nombreux pays d’Asie. En Afrique, la majeure partie des nations affichent une production inférieure à 10 t/ha ou comprise entre 10 et 20 t/ha. L’Algérie et l’Afrique du Sud atteignent entre 30 et 40 t/ha. Seuls l’Union européenne et les États-Unis dépassent facilement 40 t/ha. »