La transmission de la jaunisse
Lorsqu’un puceron atterrit sur une plante, si celle-ci est virosée, il va acquérir le virus et va infecter une autre plante. Néanmoins, il est intéressant de savoir qu’il existe deux types de transmission de ce virus qui vont influencer la propagation et la lutte contre le type de virus concerné.
On parle de transmission circulante dans le cas où le puceron réalise une piqûre d’alimentation. C’est-à-dire qu’il s’alimente durant un temps long allant jusqu’à 30 minutes et insère son stylet profondément dans la plante. Il atteint ainsi le phloème. Si des particules de virus sont présentes dans celui-ci, il les collecte lors de l’aspiration du jus de la plante. Ces particules suivent le parcours du système digestif de l’insecte, passent à travers les parois de celui-ci et se retrouvent dans le puceron lui-même. Elles se joignent alors à des bactéries spécialisées qui les ramènent vers les glandes salivaires. L’insecte est alors capable d’infecter d’autres plantes par la salive.
La transmission non circulante consiste en le simple salissage du stylet du puceron lorsqu’il réalise des piqûres d’essai courtes allant de quelques secondes à maximum une minute. Si la plante est infectée, des particules se fixent sur le stylet et le puceron les libère lors de ses essais sur d’autres plantes.
Les virus associés à la jaunisse de la betterave sont :
– Le potyvirus Beet mosaic virus (BtMV), transmis par Myzus persicae et Aphis Phabae, similaire à celui du virus y de la pomme de terre mais très peu présent chez nous.
– Le polerovirus beet western yellows virus (BWYV), transmis par Myzus persicae.
– Le polerovirus turnip yellows virus (TuYV), virus de la mosaïque du cola qu’on ne trouve pas en betterave ou très rarement en bordure de champ, transmis par Myzus persicae.
– Le closterovirus beet yellows virus (BYV (transmis de manière circulante par Myzus persicae (vert) et Aphis phabae (noir) et les polerovirus beet mild yellowing virus (BMYV) et beet chlorosis virus (BChV) (transmis de manière circulante par Myzus persicae), sont les virus les plus fréquents en Belgique.
«En 2022, les analyses moléculaires réalisées par les équipes du Cra-w ont indiqué la présence d’un mélange de trois virus tandis qu’en 2023, ce sont les virus BMYV et BChV qui étaient principalement présents», explique Stephan Steyer du Cra-w. Un résultat qui montre donc une évolution de la maladie sans pouvoir établir de connexion entre les deux années.