Un long chemin, parsemé d’analyses et essais, avant la mise sur le marché
« Dans la catégorie de produits qui nous intéresse, 90 % des matières premières sont d’origine naturelle et donc variables. Il peut s’agir d’algues, de plantes… », livre Benoit Genot, global head of biologicals market development and industrial business. « Nous devons connaître parfaitement nos matières premières afin d’en extraire les propriétés qui nous intéressent. Sans quoi, impossible de développer les produits qui correspondent aux besoins prédéfinis, que ce soit en termes d’adaptation au climat, de résistance au stress hydrique, de protection face aux maladies… », ajoute-t-il.
Les algues constituent une matière première grandement utilisée. Parmi celle-ci, figure Ascophyllum nodosum (ou goémon noir). « Souvent, nous les associons à des extraits de plantes, de micro-algues ou de micro-organismes. »
Une formulation pratique et efficace
Syngenta dispose de deux entités, en Norvège, où sont cultivées et récoltées lesdites algues. Les équipes de chercheurs doivent apprendre à connaître toutes leurs caractéristiques, car celles-ci diffèrent selon le moment de la récolte. « Or, les produits commercialisés doivent être constants en termes de qualité et profil. »
Une fois la matière première caractérisée, il convient d’en extraire les composés intéressants, mais aussi de les stabiliser et standardiser. « Et ce, toujours dans l’objectif de maintenir constante la qualité d’un produit commercial. »
Suivent diverses analyses, pour identifier et quantifier les ingrédients bioactifs, et le développement d’une formulation utilisable au champ. Les extraits de matières premières ne sont, en effet, pas exploitables en l’état. « Notre but est de transformer des extractions brutes en formulations pratiques et efficaces pour les agriculteurs », insiste M. Genot.
Le travail de laboratoire se poursuit en étudiant l’efficacité du produit extrait sur une plante modèle, mais aussi par le recours à des techniques de microbiologie ou de génomique. « Des analyses sont également menées en conditions de stress afin d’observer les effets sur la croissance, les performances et les processus physiologiques des plantes », complète-t-il.
Une fois le produit validé en conditions contrôlées, une seconde salve d’essais débute sur le terrain. Les chercheurs poursuivent alors un double objectif : confirmer l’efficacité du candidat en conditions agronomiques, d’une part, et adapter les conseils d’application aux conditions locales, d’autre part. Ce n’est qu’après avoir passé ces étapes que ledit produit pourra accéder au marché.