Betteraves sucrières: le mildiou se montre déjà…
Des premiers symptômes de maladies foliaires ont été observés dans les betteraves sucrières. Si la cercosporiose n’a pas encore été détectée, le mildiou, lui, se rappelle aux planteurs.

Dans son premier message de juin, l’Institut royal belge pour l’amélioration de la betterave (Irbab) confirmait avoir reçu des signalements de la présence de mildiou (Peronospora farinosa) dans plusieurs parcelles betteravières.
La maladie se manifeste généralement par des taches irrégulières, jaunes à vert clair, sur la face supérieure des feuilles. Sur la face inférieure de ces taches, un feutrage grisâtre, parfois violacé, peut être observé. Dans un stade plus avancé, les feuilles peuvent se faner et mourir prématurément, entraînant une perte de rendement.
Ces symptômes peuvent également ressembler à ceux d’une carence en bore. Dans ce cas toutefois, aucun feutrage fongique n’est visible.
Peronospora farinosa se développe principalement dans des conditions humides et à des températures modérément élevées (entre 10 et 20°C). Une humidité foliaire prolongée due à la rosée, à la pluie ou à une humidité relative élevée (supérieure à 90 %) constitue un facteur critique pour l’infection et la sporulation. Il n’existe aucun traitement efficace contre ce champignon.
Cercosporiose : la vigilance reste de mise
À ce jour, Cercospora beticola, agent responsable de la cercosporiose foliaire, n’a pas encore été détecté. Les températures nocturnes actuelles semblent encore trop basses pour permettre le développement optimal de ce pathogène. Celui-ci nécessite des températures entre 15-30°C et une humidité élevée pour se propager.
Toutefois, il est essentiel de rester vigilant, recommande l’Irbab. Une détection précoce est cruciale : une première application de fongicides juste après l’apparition des premiers symptômes permet en général une meilleure maîtrise. Les traitements préventifs en l’absence de symptômes sont déconseillés : cette approche n’a pas démontré d’effet sur le développement de la maladie et ne fait qu’augmenter les coûts et la pression de sélection des résistances.
Ne pas confondre Cercospora et Pseudomonas
Les symptômes causés par Pseudomonas syringae, une bactérie pathogène, peuvent ressembler visuellement à ceux de la cercosporiose. Les taches sont généralement irrégulières, avec un bord foncé large entourant un centre gris. Ces taches deviennent ensuite nécrotiques. Pseudomonas se développe par temps froid et humide, souvent en début de saison.
Étant donné qu’il s’agit d’une bactérie, les fongicides sont inefficaces. « Il est donc essentiel de poser un diagnostic précis afin d’éviter des traitements inadaptés et inefficaces », conclut l’Irbab.