Hyundai Ioniq 9: démonstration de force

Inutile de vouloir passer inaperçu lorsqu’on circule à bord du Hyundai Ioniq 9 ! Ce mastodonte de 5,06 m de long et 1,98 m de large se distingue par son design sans compromis avec une face avant très lissée et arrondie, un corps de carrosserie démesuré grâce à l’empattement XXL de 3,13 m, des épaules larges, et une partie arrière tranchée comme une part de gâteau, avec une gigantesque signature lumineuse composée de gros pixels disposés en « U » inversé, rappelant un peu le break Volvo 850 de la fin des années 90.

À l’instar des autres modèles de la gamme électrique Ioniq, le style est déroutant au premier abord, puis plaisant lorsqu’on s’y est habitué. Nous avons même trouvé plus de charme à ce modèle qu’au Kia EV9 avec lequel il partage son imposante plateforme. L’engin est très massif, c’est un fait, et il se peut qu’il ne passe pas partout à cause de ses dimensions démesurées qui constituent, par exemple, un handicap dans des parkings où les emplacements sont très souvent mesurés.

Confort royal

Pour le marché belge, l’importateur de la marque ne prévoit que des versions à 7 places, dont les sièges de dernier rang s’escamotent dans le plancher. Sur la finition Calligraphy haut de gamme, un pack permet également une configuration 6 places avec des sièges séparés encore plus confortables et carrément recouverts de cuir Nappa, comme dans les voitures les plus luxueuses du marché.

Ce suv met particulièrement l’accent sur le confort avec des assises dans lesquelles on se sent aussi bien que dans un jet privé, une ambiance intérieure très technologique et zen et de l’espace à profusion. Les matériaux sont tous d’excellente qualité, des assemblages frôlent la perfection et de nombreuses commandes sont encore physiques. Le Ioniq 9 comprend pas moins de 6 ports USB-C dans son habitacle et dispose également d’une prise de courant 230 V. Dans cet univers où règne la quasi-perfection, on peut regretter certaines limites du système multimédia qui n’est pas équipé d’applications de divertissement comme YouTube, par exemple.

De l’espace à revendre

Avec son empattement de 3,13 m de long, le véhicule se montre très accueillant pour 7 adultes avec des sièges qui s’escamotent suffisamment pour qu’on puisse atteindre le dernier rang sans encombres. La bonne nouvelle est que le coffre est loin d’être ridicule, même en configuration 7 places, avec une capacité de 338 l. Celle peut grimper à 908 l avec 5 sièges en place et jusqu’à 2.419 l lorsqu’ils sont tous rabattus.

Si ce n’est pas assez pour vous, sachez que le frunk (coffre avant) dispose, quant à lui, d’une capacité de 52 l pour les versions 4 roues motrices et de 88 l pour la variante traction. De quoi ranger les câbles de chargement et bien plus encore.

Du costaud !

Quelle que soit la motorisation choisie, le gros suv Hyundai dispose de la même batterie d’une capacité xxl de 110,3 kWh bruts, soit 106 kWh nets. Adoptant une architecture 800 V, il annonce des recharges rapides avec une puissance maximale de 233 kW en courant continu, ce qui lui permet de réaliser l’exercice du passage de 10 à 80 % de charge en 24 minutes. En courant alternatif 11 kW, une charge complète prend une dizaine d’heures.

En version d’appel, on retrouve le Ioniq Performance RWD fort de 218 ch et 350 Nm, proposant une autonomie de 620 km WLTP. Ensuite, il faut obligatoirement passer sur la transmission intégrale avec le Long Range AWD sur laquelle on retrouve le même moteur arrière que le Performance AWD, aidé d’un second groupe propulseur à l’avant de 90 ch. Le tout développe 308 ch et 605 Nm en combiné et bénéficie d’un rayon d’action de 606 km.

Enfin, le haut de gamme est incarné par le Ioniq 9 AWD Performance qui est équipé de deux moteurs de 214 ch. Avec 428 ch et 700 Nm, il passe de 0 à 100 km/h en 5,2 secondes et peut atteindre 200 km/h. Seule version de la gamme à reposer sur de grandes jantes de 21 pouces, il affiche une consommation moyenne de 20,6 kWh et est capable de parcourir jusque’à 600 km avec une seule charge.

Pas de surprise

Astara, importateur belge de Hyundai, nous a permis de prendre le volant du Ioniq 9 AWD Performance sur les routes ardennaises. Grâce à sa puissance et son couple, le gros SUV n’a aucun mal à évoluer dans la circulation dans un silence de fonctionnement épatant grâce à son système intégré de réduction de bruit, à la façon de certains casques audio. Dans ces conditions, son poids élevé de 2.600 kg ne se fait pas ressentir et ses amortisseurs à nivellement automatique font tellement bien leur travail que l’on ressent à peine la mauvaise qualité du revêtement de certaines routes locales.

C’est un fait, le Ioniq 9 assure des accélérations de haut niveau et il est parfaitement à son aise sur les routes principales, ainsi que sur les autoroutes. Par contre, les lois de la physique font qu’il se montre assez pataud lorsqu’il est brusqué ; la faute à son gabarit hors normes. Celui-ci implique également que sa consommation réelle tourne plutôt entre 20 et 25 kWh selon le mode de conduite que l’on adopte. Il n’y a pas de miracles !

Hyundai promet des prestations de haut niveau qui ont un prix. Vendu à partir de 70.999 €, il est le modèle le plus cher de l’histoire de la marque. Pour une version similaire à celle que nous avons essayée, il faut compter un budget de 86.999 € ! Cependant, l’équipement de série est très riche et il n’y a que deux options au catalogue : une peinture spéciale bicolore et un pack comprenant la configuration 6 places, le toit panoramique et les rétroviseurs-caméras aussi inutiles que dangereux.

Si on compare les prestations de ce modèle avec la concurrence (Kia EV9, Volvo EX 90, Mercedes EQS SUV…), il se montre très intéressant. Il faut juste accepter que ce constructeur généraliste et pas « premium » soit arrivé à développer l’un des SUV électriques les plus luxueux et aboutis du moment.

Maxime Herion

www.gocar.be