Rénover un bâtiment classé, un défi ?
La Ferme du Parc est classée monument historique ce qui signifie que toute modification des lieux doit être approuvée par les services du Patrimoine. Les réparations doivent aussi être réalisées avec leur accord et avec des matériaux d’époque, par des professionnels agréés.
Dans l’intérêt paysager, il est également interdit de construire de nouveaux bâtiments autour de la ferme. « On a toujours fait avec ce que nous avions. Nous sommes obligés de nous en tenir aux infrastructures existantes pour évoluer. C’est grâce à ces règles que l’on conserve une bâtisse authentique. Nous connaissions les contraintes lorsque nous avons acheté la ferme et nous savions que nous devrions nous adapter à ce qui était en place. Néanmoins, il faut reconnaître que, du fait de notre jeunesse, nous sous-estimions les défis et les coûts que cela allait représenter. Nous étions amoureux du lieu et du projet et c’est ce qui nous a porté en premier lieu. Pour mon mari, il y avait aussi un peu le poids des générations et la fierté de pouvoir faire perdurer l’histoire de la ferme familiale ».
Au quotidien, ce sont aussi les bâtiments qui dictent la manière de travailler. « Les boxes doivent par exemple obligatoirement être nettoyés à la fourche car aucune machine n’est adaptée. Toute réparation doit être anticipée, notamment pour obtenir les accords du Patrimoine mais aussi car les corps de métier sont très spécifiques et de ce fait rares, surchargés et chers. Le pire, je crois que ce sont les toitures. Elles sont faîtes d’ardoises naturelles. On dit souvent qu’après 120 ans, cela s’effrite. Nous sommes sans doute la génération qui en découd plus avec elles. Chaque fois qu’il y a du vent, je tremble car cela peut créer des trous dans les toitures et ensuite impacter les charpentes... Dans ce contexte, nos spéculations classiques sont autant nécessaires que nos différentes diversifications car elles permettent de lisser les coûts dus à de telles infrastructures ».
Et d’ajouter: « Et puis, il y a aussi des freins qui sont davantage liés à l’isolement que d’autres exploitations connaissent aussi tels que l’absence de raccordement aux égouts ou de réseau de distribution de gaz... Ce sont des éléments qui peuvent être limitant quand on accueille du public et pas uniquement une famille. Cela nécessite de développer certains aménagements. Nous avons par exemple mis en place une lagune et une station d’épuration ».