Statistiques… et risques
L’asbl Corder se charge d’évaluer les quantités de substances actives utilisées en Wallonie. « Les statistiques montrent que les herbicides et défanants, d’une part, et les fongicides et bactéricides, d’autre part, sont les produits les plus utilisés », éclaire Chloé Guillite. « Ces derniers ont néanmoins connu un net recul entre 2021 et 2022, suite au retrait du mancozèbe. » Les statistiques sont aussi le reflet de la météo. Ainsi, des pics d’utilisation de fongicides ont été observés en 2012, 2014 et 2016, années très pluvieuses et favorables aux maladies fongiques.
Au champ, les céréales, betteraves et chicorées et pommes de terre sont les plus grosses consommatrices de produits de protection des plantes, en quantité totale. « N’oublions pas qu’il s’agit de cultures occupant de larges surfaces, ce qui tire mathématiquement les chiffres à la hausse sans pour autant traduire une plus forte utilisation à l’hectare », nuance-t-elle.
On observe encore une plus grande utilisation au nord de la Wallonie, où se trouvent une grande partie des terres de culture, plutôt qu’au sud, où les prairies sont omniprésentes.
Quant au risque environnemental associé à l’usage des matières actives, il est essentiel de le distinguer des quantités appliquées. En effet, un régulateur de croissance comme l’hydrazide maléique est utilisé en bien plus grande quantité que certains insecticides, telle que la lambda-cyhalothrine. Or, cette dernière présente un risque nettement supérieur pour les eaux de surface, par exemple. « La quantité est un élément d’influence, mais bien d’autres paramètres interviennent, comme la toxicité, la mobilité de la substance active… »